Rise of the Tomb Raider (24/24)

Épopée cocasse pour un jeu qui l'est tout autant ! Ce RotTR est en effet tout à fait convenable. Il est intéressant d'analyser la corrélation des jeux actuels et leur conformisme afin de tendre vers les mêmes mécaniques, ceci étant bien entendu imputable à un cahier des charges touffu et à des recettes qui fonctionnent sur le même motif. Du coup, Notre Lara se retrouve dans une quête à la Nathan Drake qui semble avoir perdu un bon poil de son sel. De la même manière, foisonnent également arbres de compétences (inutilement rajoutés et parfaitement bien évoqué par Notre Ours), amélioration, craft, lootite aiguë, scénario et narration fragmentés en documents annexes à trouver, phases d'escalades et de déplacements scriptées sensées renforcer l'immersion, à foison, tenues à changer, types d'armes... Ceci étant symptomatique d'une volonté de rassembler une communauté à jouer à des jeux interchangeables sans malheureusement de grande plus-value au sortir de l'expérience vidéo-ludique. Dommage pour une saga aussi anti-conformiste que les TR qui avait su faire souffler un vent d'originalité et de diversité sur bon nombre de points. Et ce, sans compter les beugs innombrables qui gangrènent le game jusqu'à la moelle. N'empêche que ce jeu est on ne peut plus correct, le gameplay fluide et précis paraît éminemment faire pencher la balance vers le positif, tout comme les graphismes, en effet particulièrement riches et les séquences qui pulsent pas mal (courses poursuite, fights et "infiltration"), le bestiaire dans la moyenne et quelques scripts intenses. Ce qui mine le jeu sont surtout les moments de platitudes auto-induites par le joueur (car il en est en fin de compte obligé) avec le besoin de looter et de faire des défis annexes, dont le Hooper a jugé bon de nous épargner, façon Nanardesque et qui déconnectent l'esprit de Lara Croft (genre le coup des poulets quoi !). C'est comme si ce carcan imposé dès la conception du jeu ne semblait pas prendre pour les épisodes de cette Saga, comme si les aventures de Lara ne pouvaient être liées car elles sont supposer délier, comme si elles ne pouvaient pas être simples car fondamentalement complexes, comme si elles ne pouvaient pas être conformistes car naturellement façonnées de renouveau. Le type de jeu actuel ne fonctionne donc particulièrement pas avec Lara, jusqu'à l'absurde idée répandue comme une traînée de poudre, d'administrer des points de compétences, pitch de game design dérisoire, lorsque comme ici, injustifiée. Pire, la difficulté est affreusement boursouflée avec un cadre globalement ultra simpliste (genre la violence abusée du piolet, l'instinct de survie, toujours plus casu on a dit ou encore les compétences qui démultiplient de manière abrupte la puissance d'une Lara déjà OP, style le ridicule, mais toutefois classieux, triple headshot à l'arc !), ce qui n'est pas aidé par la version anniversary (ou une connerie du genre) qui a fait accéder au Hoopy à des armes et accessoirement des tenues complètement pétées qui finalisent de tuer le game.
Reste une narration et un scénarios style oldies avec de grandes influences qui lorgnent comme d'habitude vers les grands films, régressifs, d'aventures des années 80 à la Indy (a Hind D). Les doublages ne sont pas ridicules en français et le flegme de cette nouvelle Lara arboricole rajoute même quelque chose. Cependant, l'aventure se déploie vraiment lors de son dernier quart, qui, presque à lui seul, """justifie""" tout le loot préalablement subi, par d'intenses où pour une des premières fois, des soupçons de frissons se font ressentir. Les sensations et le concept du piolet, flèches dans le bois et tout sont indéniablement une réussite et la bande originale fonctionne tout aussi bien. Quand aux tombeaux, ils sont tout justes corrects pour du TR, c'est rigolo et varie le concept. Le Hooper semble un poil déçu par ces derniers car ils ont été vraisemblablement teasés comme des cochons comme étant bien plus fournis. Dans ce cas, l'erreur (parce que si c'est vrai, c'est complètement hallucinant, on pourrait presque parler de publicité mensongère, dit donc !), est simplement causée par le marketing foireux et en rien le jeu lui même, qui, pris dans sa simple entité, sans même faire forcément faisant abstraction de son appartenance à une série cultissime, reste tout simplement honnête et fun à jouer, c'est rien de plus qu'on lui demande, mais à contrario, on risque d'oublier bien vite ce second volet du reboot. En espérant que le troisième renoue un peut plus avec les expériences d'antan qui semblent avoir étés sacrifiées en chemin, même si on peut en gros douter, vu les retours sur le Shadow, en espérant quand même un poil plus de challenge, un des plus gros défaut de ce Rise. Même si les environnements auraient pu être un poil plus variés, tout comme les boss (là, on en demande trop, c'est certain), ce type de jeu doit exister, c'est évidemment fondamental de les faire coexister avec ceux ayant un cadre plus libres et ouverts, car la linéarité rajoute de la nervosité.

L'épopée était ronronnante et sympa, le coup du "elle est très jolie Lara cette babiole" était particulièrement hilarant, Notre Hooper, en forme Olympique a très bien maîtrisé le gameplay et l'a intuitanatané comme un Ours (il s'étoffait un peut inutilement, mais s'alambiquait quand même progressivement, fait assez rare pour ce genre de jeu), il faut aussi le certifier. Ce n'est pas du tout une mauvaise épopée en tout cas. Dernière acception, le Hooper une fois encore, s'excuse du "ronchonnage" pendant celle-ci. Au contraire, il ferait mieux de se targuer de le faire. C'est tellement évident qu'on croirait entendre un vieux pléonasme, mais ça va mieux en le disant, ce qui faisait, fait et fera du Hooper son extrême particularité et supériorité, objective et tant formatrice qu'il s'élève en véritable voix majeur du jeu vidéo (son retour sur YT ne fait que plus le prouver en instillant un grain de contre pouvoir dans l'engrenage si huilé du YT Game français), est que, nom de Zeus, il dit ce qu'il pense sans artifices ni aseptisation, et franchement, ça fait infiniment plus de bien que de jouer à un jeu parfait.