Lu Le cycle de Cyann Tome 1: La sOurce et la sOnde de Bourgeon et Lacroix.
Sur la planète Ohl, un étrange virus appelé fièvre pourpre décime la population mâle. Le seul moyen d'endiguer l'épidémie est de partir sur la planète IlO pour essayer de trouver les plantes rares pouvant servir à l'élaboration d'antidotes. Le problème réside dans le fait que plus aucune expédition n'a été envoyée sur la planète IlO depuis des décennies en raison de la guerre des Confins. Cyann, héritière Olsimar qui est la famille dominant Ohl, est pressentie pour être envoyer sur place. Mais ce n'est pas du goût de la sOurce, religion établie sur Ohl, qui voit dans cette expédition l'occasion d'asseoir leur domination sur le peuple et de renverser la dynastie Olsimar.
Difficile de résumer le volume tant le background et l'intrigue sont riches et complexes. Avec brio (et avec l'aide de son compère Lacroix), Bourgeon a créé un univers de toute pièce mêlant science-fiction organique, aventures et une pointe d'érotisme. La faune et la flore est riche et diversifiée, pouvant rappeler dans un sens celle de Léo dans Les mondes d'Aldebarann donnant un je-ne-sais-quoi de tribal dans cette planète pourtant développée. L'histoire et surtout le monde dans lequel évolue les personnages sont bien ficelés et originaux, et le traitement des personnages est travaillé avec précision. Le personnage de Cyann est certes égoïste et égocentrique, mais libre, indépendante, forte en gueule et en caractère. Un personnage loin de tout manichéisme qu'on apprend à aimer et à détester à la fois. Cette écriture des personnages apporte un réel intérêt à l'oeuvre. Mais cette richesse était déjà présente dans l'autre série phare de Bourgeon, Les passagers du vent. Le dessin n'est pas en reste et la patte graphique de Bourgeon est reconnaissable entre mille. Un style qui ne plaira peut-être pas à tout le monde, mais qui fait preuve d'une virtuosité indéniable. Bref, je suis déjà conquis et pourtant l'expédition pour IlO vient à peine de partir. Une série incontournable de la science-fiction franco-belge.
Lu Spirou et Fantasio Tome 55: La colère du Marsupilami de Yoann et Vehlmann.
En triant de vieilles photos, Spirou tombe sur des clichés du Marsupilami. Se rendant compte alors qu'étrangement, il n'a aucun souvenir de la bestiole, tout comme Fantasio et Champignac, il décide de partir en quête de sa mémoire et de l'animal avec son inséparable comparse Fantasio.
Quarante après, Spirou et Fantasio signe le grand retour de la mythique bête. Et en plus l'album est bon. Cela faisait longtemps (depuis le duo d'auteur Tome et Janry) que je n'avais pris autant de plaisir de lire une aventure du groom. La nostalgie y est sans doute pour quelque chose. On retrouve la jungle Palombiene, le Marsupilami, Zantafio,l'ancienne base Zorglub... Mais cela ne fait pas tout. Avec beaucoup de subtilité, les auteurs ont bien mené le mélange d'humour et d'aventures qui a fait l'âge d'or de Spirou. Le tout donne une bande dessinée très agréable et qui pourra rassurer tous ceux qui désespérait de retrouver un Spirou qui vaille le coup d'être lu. A noter également quelques pages au début de l'album retraçant tout le passif de l'animal à la fourrure léopard. Reste maintenant à voir le prochain tome pour voir si l'essai sera transformé.
Lu Le cycle de Cyann tome 2: Six saisons sur IlO de Bourgeon et Lacroix.
La mission dirigée dans l'espace par Cyann pour rejoindre Ilo afin de récolter des plantes capables de guérir la fièvre pourpre est arrivée à bon port. Mais la planète est hostile et après un atterrissage d'urgence, l'équipage a été contraint de se séparer. Survivrons-t-ils aux conditions climatiques aux changements aussi brusques que spectaculaires, à la faune et la flore dangereuse, aux survivants de la guerre des confins? La mission a-t-elle seulement une chance de remplir son objectif?
Un deuxième tome tout aussi convaincant, voire plus, que le premier. Du grand art de la part de Bourgeon. Le principe de la découverte de cette planète primitive fait encore plus penser à Leo et ses mondes d'Aldebarann, mais pour ma part, l'élève dépasse le maître. Je trouve Le cycle de Cyann beaucoup plus mûr et abouti que ce soit scénaristiquement parlant ou au niveau de ses dessins avec des paysages et décors magnifiques. Le personnage de Cyann évolue dans le bon sens du terme, et devient un des personnages les plus intéressants de la bande dessinée franco-belge. Bref, toujours conquis, je m'attaque à la suite très bientôt qui réservera sans doute des surprises car ce deuxième tome boucle tout de même la fin d'un cycle. En espérant que la série continuera à garder tout son intérêt. Un classique de la SF on vous dit!
Lu Mickey's Craziest adventures de Trondheim et Kéramidas.
Mickey et Donald s'allient pour mettre la main sur Pat Hibulaire et les Rapetou qui ont réussi à mettre la main sur la fortune de Picsou. Leur aventure les emmènera au beau milieu de la jungle où les péripéties vont s'enchaîner à un rythme infernal.
Ce second album est sorti en même temps que l'album Une douce mélodie de Cosey (qui touche aussi à l'univers de la célèbre souris). Encore une fois, il a été demandé à des auteurs illustres de la bande dessinée franco-belge de faire revivre Mickey et ses compagnons. Le résultat est ici plus que probant. Le parti pris a été de penser la bande dessinée comme une trouvaille méconnue et rendue enfin visible au grand public. L'histoire est en épisode d'une page, parfois avec des épisodes manquants comme si le travail d'excavation n'avait pas pu être complet. Le grain donne un côté désuet, avec des pages jaunies et parfois même déchirées. Le tout donne un cachet rétro super agréable. De plus l'histoire enchaîne les péripéties et les gags qui font souvent mouche. Le dessin de Kéramidas, déformant un peu les personnages, achève de donner un aspect irrémédiablement barré à cet album. Le plaisir de lecture est vif et on arrive même à regretter que l'album n'ait pas été plus long. Une belle réussite de la part des deux auteurs.
Durant la seconde guerre mondiale, après une attaque sur leur bateau, un petit groupe de soldats alliés font naufrage sur une île du Pacifique. L'île est recouverte d'une jungle hostile et semble peuplée d'étranges créatures aux allures de zombies et l'armée Japonaise semble détenir une base secrète au coeur de l'île. Dans ces conditions, les chances de survie commencent à devenir compliquées pour le caporal Joseph Grégovitkz et ses compagnons...
Tiburce Oger, auteur remarqué de la série Gorn possède plusieurs cordes à son arc. Autant à l'aise sur les scénarios que sur le dessin, il offre ici à Mathieu Contis sur ce one-shot un scénario efficace. Bien sûr, la thématique des zombies paraît vue et revue et peut frôler l'indigestion, mais l'idée de mettre en relation le virus Z avec les exactions tristement célèbres de l'unité scientifique japonaise 731 est bonne. La course poursuite effrénée des forces alliées et de l'axe pour former l'ultime soldat rappelle les heures les plus sombres de notre histoire et ces unités scientifiques, agissant sur des cobayes humains, sont plus proches de la barbarie que de la recherche pour la postérité. Le style de Mathieu Contis, qui signe son premier album, est travaillé et détaillé mais manque peut être de punch sur les scènes d'action qui semblent parfois un peu figées. La colorisation informatique est en revanche passable. Reste un album plutôt agréable, qui a le mérite d'aborder de manière plutôt originale l'univers zombie.
Lu Le cycle de Cyann: La clé des confins de Bourgeon et Lacroix.
Un tome un peu particulier puisqu'il ne s'agit aucunement d'un tome rentrant dans les aventures de la belle Cyann. Il s'agit ici d'un tome annexe, reprenant les éléments et évènements des 2 premiers tomes et en apportant des nouveaux.
Le tome se concentre sur le bestiaire, glossaire, les plans, les us et coutumes d'IlO et d'Olh, la technologie, ect... Bref, ce volume se contente de mettre en lumière à quel point l'univers imaginé par Bourgeon et Lacroix a été pensé et imaginé avec minutie et rigueur. Ce tome n'est absolument pas indispensable si on veut suivre la série et peut même être par certains côtés rébarbatif, mais il est appréciable pour les clés de compréhension qu'il propose sur certains points qui pouvaient être des zones d'ombres ou qui étaient peu abordés. La clé des confins est ainsi avant tout pour les afficionados de cette superbe série qui souhaitent aller plus loin dans cet univers ou pour les curieux souhaitant savoir jusqu'à quel point cette bande dessinée a été pensée en amont.
Fin 1995, après deux septennats passés sous le signe de la maladie, Mitterrand se meurt de son cancer de la prostate. Sur les rives du Nil où il est venu passer les fêtes de fin d'année, aux portes de la mort, l'ancien chef de l'état se plonge dans une introspection hallucinée. C'est l'heure des bilans. Un face à face avec la mort et avec lui-même vont l'emmener à essayer de trouver une forme de paix au sein même de ses contradictions.
Joël Callède dépeint avec subtilité dans Mitterrand Requiem le portrait d'un homme mourant. Un homme prêt à passer de l'autre côté et acceptant pleinement son sort bien qu'en profonde scission avec lui-même. A travers un voyage intérieur intime et spirituel, Mitterand revit les étapes marquantes de sa vie en les revoyant à travers le prisme de l'âge. Le cynisme s'oppose à l'espoir, l'intransigeance au compromis, le machiavélisme à l'humanisme. L'ancien collabo devenu résistant, le garde des sceaux das années 50 fermant les yeux sur les exactions en Algérie puis abolissant la peine de mort en 81, le socialiste pliant l'échine face au capital, les amours illégitimes... Tels sont les grands paradoxes, les grandes déchirures intérieures et intimes de Mitterrand. Grâce à un dialogue constant avec lui-même et avec Anubis, dieu des morts égyptien, marquant ainsi le penchant de l'ancien président pour l'ésotérisme et le mysticisme, la dimension spirituelle prend une place prépondérante dans le récit. L'homme cherche avant tout à savoir qui il est et ce qu'il a accompli pour finalement s'accepter tel qu'il est, avec toutes ses contradictions. Un ouvrage admirablement bien écrit au dessin sobre et ciselé qui réussit finement le portrait de l'homme d'état en se détachant de toute camp politique et de tout manichéisme. Surprenant et envoutant.
Lu La jeunesse de Thorgal Tome 4: Berserkers de Surzhenko et Yann.
La jeune Aaricia a été enlevée par Moldi-Le-Furieux, chef d'une horde de Berserkers. Accompagné de Sigurd et de son équipage, Thorgal part à sa recherche. Mais les berserkers sont réputés pour être de terribles guerriers, récupérer Aaricia s'annonce déjà compliqué.
Ce volume offre la fin du diptyque entamé avec l'album Runa. Les séries Spin-of sur les mondes de Thorgal sont généralement assez plaisantes à suivre. Cet album-ci ne fait pas exception. On est loin du souffle épique de la série-mère (quoique ça dépend des tomes...), mais on a un certain plaisir à retrouver Thorgal et sa famille. Les albums dessinés par Rosinski, au vu de son âge, deviennent tellement rares.
Cependant, il faut quand même avouer que le scénario de Berserkers est plutôt léger. Il s'agit de secourir la jeune demoiselle en détresse kidnappée par les méchants. Le fait que ce soit des Berserkers n'est finalement pas tant exploité. C'est efficace, mais on peut être en droit d'attendre autre chose de Thorgal. Pas d'implication des dieux, de SF ou de fantastique ici. Juste un peu de folklore viking vaguement exploité avec ces guerriers berserkers. Heureusement, les personnages de la série sont extrêmement bien respectés et le trait de Surzhenko s'affine de plus en plus pour coller parfaitement avec l'univers.
Lu Le Cycle de Cyann Tome 3: Aïeïa d'Aldaal de Bourgeon et Lacroix.
Cyann a pris ses nouvelles responsabilités comme gardienne du réseau et des portes entre les différentes planètes et mondes. Mais suite à une erreur de manipulation, elle se retrouve sur une planète inconnue et hostile. La barbarie et le pillage y règnent en maître. L'objectif est clair pour chaque habitant: fuir la nuit en permanence, dont le cycle dure plus d'un an. Car si la nuit vous rattrape, c'est la mort assurée. C'est dans ces conditions que Cyann fait la connaissance de l'impétueuse Aïeïa qui se trouve être la seule personne disposée à l'aider.
Le travail de Bourgeon vaut vraiment le détour. L'idée de cette planète peuplée entièrement de nomades dans une fuite perpétuelle est excellente. La survie passe avant tout le reste et le lecteur s'aperçoit très vite que la vie n'a pas plus de valeur dans ce monde que dans un mixer. Ici, c'est chacun pour soi. Des dessins soignés avec une faune, une flore, une culture et un aspect général bien étudié et identitaire (au risque de parfois s'y perdre). Le orange domine dans des espèces de marais désertiques jonchés d'épaves de bateaux n'ayant pu fuir à temps les cycles de nuit précédents. La relation ambigüe et dangereuse entre Cyann et Aïeïa est bien construite, et bien évidemment, en cherchant un moyen de rentrer chez elle, Cyann va découvrir d'étranges choses et un dessein plus vaste. Bref, encore une fois, c'est du tout bon.
Lu L'homme qui tua Lucky Luke de Matthieu (parce qu'on est un vrai) Bonhomme.
La bande dessinée s'ouvre sur un Lucky Luke sanguinolent allongé dans la boue et une voix hurlant "Je l'ai fait! J'ai tué la légende! J'ai tué Lucky Luke!". Puis un flash-back ramène le lecteur quelques jours auparavant pour nous raconter les quelques jours précédents amenant à cet évènement tragique. Le "Poor lonesome cowboy" débarque à Froggy Town où on lui demande d'enquêter sur la disparition de l'or des mineurs qui a eu lieu quelques jours auparavant.
Cet album est un hommage vibrant à l'univers de Morris et qui fête les 70 ans du héros à la chemise jaune en beauté. Tout en respectant l'oeuvre originale mais en s'appropriant les codes pour en faire sortir sa personnalité et son originalité, Matthieu Bonhomme a fait très fort. C'est évidemment bien plus sombre que l'oeuvre originale de Morris mais ça ne néglige pas une part d'humour. L'album est maîtrisé de bout en bout dans son rythme, sa narration et son trait. L'histoire est prenante, les clins d'oeil à la série originelle nombreux. Le dessin n'est pas en reste et trouve une parfaite harmonie entre le trait de Morris et un trait plus mature. Bref, une vraie bonne surprise. A l'instar de Emile Bravo qui avait signé avec Le journal d'un ingénu, le meilleur album de Spirou depuis longtemps, Matthieu Bonhomme a réalisé ici un album qui fera date dans l'histoire des Lucky Luke. C'est ingénieux et bien meilleur que tous les albums du célèbre cow-boy sorti depuis les années Goscinny.
Lu Le cycle de Cyann Tome 1: La sOurce et la sOnde de Bourgeon et Lacroix.
Sur la planète Ohl, un étrange virus appelé fièvre pourpre décime la population mâle. Le seul moyen d'endiguer l'épidémie est de partir sur la planète IlO pour essayer de trouver les plantes rares pouvant servir à l'élaboration d'antidotes. Le problème réside dans le fait que plus aucune expédition n'a été envoyée sur la planète IlO depuis des décennies en raison de la guerre des Confins. Cyann, héritière Olsimar qui est la famille dominant Ohl, est pressentie pour être envoyer sur place. Mais ce n'est pas du goût de la sOurce, religion établie sur Ohl, qui voit dans cette expédition l'occasion d'asseoir leur domination sur le peuple et de renverser la dynastie Olsimar.
Difficile de résumer le volume tant le background et l'intrigue sont riches et complexes. Avec brio (et avec l'aide de son compère Lacroix), Bourgeon a créé un univers de toute pièce mêlant science-fiction organique, aventures et une pointe d'érotisme. La faune et la flore est riche et diversifiée, pouvant rappeler dans un sens celle de Léo dans Les mondes d'Aldebarann donnant un je-ne-sais-quoi de tribal dans cette planète pourtant développée. L'histoire et surtout le monde dans lequel évolue les personnages sont bien ficelés et originaux, et le traitement des personnages est travaillé avec précision. Le personnage de Cyann est certes égoïste et égocentrique, mais libre, indépendante, forte en gueule et en caractère. Un personnage loin de tout manichéisme qu'on apprend à aimer et à détester à la fois. Cette écriture des personnages apporte un réel intérêt à l'oeuvre. Mais cette richesse était déjà présente dans l'autre série phare de Bourgeon, Les passagers du vent. Le dessin n'est pas en reste et la patte graphique de Bourgeon est reconnaissable entre mille. Un style qui ne plaira peut-être pas à tout le monde, mais qui fait preuve d'une virtuosité indéniable. Bref, je suis déjà conquis et pourtant l'expédition pour IlO vient à peine de partir. Une série incontournable de la science-fiction franco-belge.
Lu Spirou et Fantasio Tome 55: La colère du Marsupilami de Yoann et Vehlmann.
En triant de vieilles photos, Spirou tombe sur des clichés du Marsupilami. Se rendant compte alors qu'étrangement, il n'a aucun souvenir de la bestiole, tout comme Fantasio et Champignac, il décide de partir en quête de sa mémoire et de l'animal avec son inséparable comparse Fantasio.
Quarante après, Spirou et Fantasio signe le grand retour de la mythique bête. Et en plus l'album est bon. Cela faisait longtemps (depuis le duo d'auteur Tome et Janry) que je n'avais pris autant de plaisir de lire une aventure du groom. La nostalgie y est sans doute pour quelque chose. On retrouve la jungle Palombiene, le Marsupilami, Zantafio,l'ancienne base Zorglub... Mais cela ne fait pas tout. Avec beaucoup de subtilité, les auteurs ont bien mené le mélange d'humour et d'aventures qui a fait l'âge d'or de Spirou. Le tout donne une bande dessinée très agréable et qui pourra rassurer tous ceux qui désespérait de retrouver un Spirou qui vaille le coup d'être lu. A noter également quelques pages au début de l'album retraçant tout le passif de l'animal à la fourrure léopard. Reste maintenant à voir le prochain tome pour voir si l'essai sera transformé.
Lu Le cycle de Cyann tome 2: Six saisons sur IlO de Bourgeon et Lacroix.
La mission dirigée dans l'espace par Cyann pour rejoindre Ilo afin de récolter des plantes capables de guérir la fièvre pourpre est arrivée à bon port. Mais la planète est hostile et après un atterrissage d'urgence, l'équipage a été contraint de se séparer. Survivrons-t-ils aux conditions climatiques aux changements aussi brusques que spectaculaires, à la faune et la flore dangereuse, aux survivants de la guerre des confins? La mission a-t-elle seulement une chance de remplir son objectif?
Un deuxième tome tout aussi convaincant, voire plus, que le premier. Du grand art de la part de Bourgeon. Le principe de la découverte de cette planète primitive fait encore plus penser à Leo et ses mondes d'Aldebarann, mais pour ma part, l'élève dépasse le maître. Je trouve Le cycle de Cyann beaucoup plus mûr et abouti que ce soit scénaristiquement parlant ou au niveau de ses dessins avec des paysages et décors magnifiques. Le personnage de Cyann évolue dans le bon sens du terme, et devient un des personnages les plus intéressants de la bande dessinée franco-belge. Bref, toujours conquis, je m'attaque à la suite très bientôt qui réservera sans doute des surprises car ce deuxième tome boucle tout de même la fin d'un cycle. En espérant que la série continuera à garder tout son intérêt. Un classique de la SF on vous dit!
Lu Mickey's Craziest adventures de Trondheim et Kéramidas.
Mickey et Donald s'allient pour mettre la main sur Pat Hibulaire et les Rapetou qui ont réussi à mettre la main sur la fortune de Picsou. Leur aventure les emmènera au beau milieu de la jungle où les péripéties vont s'enchaîner à un rythme infernal.
Ce second album est sorti en même temps que l'album Une douce mélodie de Cosey (qui touche aussi à l'univers de la célèbre souris). Encore une fois, il a été demandé à des auteurs illustres de la bande dessinée franco-belge de faire revivre Mickey et ses compagnons. Le résultat est ici plus que probant. Le parti pris a été de penser la bande dessinée comme une trouvaille méconnue et rendue enfin visible au grand public. L'histoire est en épisode d'une page, parfois avec des épisodes manquants comme si le travail d'excavation n'avait pas pu être complet. Le grain donne un côté désuet, avec des pages jaunies et parfois même déchirées. Le tout donne un cachet rétro super agréable. De plus l'histoire enchaîne les péripéties et les gags qui font souvent mouche. Le dessin de Kéramidas, déformant un peu les personnages, achève de donner un aspect irrémédiablement barré à cet album. Le plaisir de lecture est vif et on arrive même à regretter que l'album n'ait pas été plus long. Une belle réussite de la part des deux auteurs.
Lu Black Sands de Oger et Contis.
Durant la seconde guerre mondiale, après une attaque sur leur bateau, un petit groupe de soldats alliés font naufrage sur une île du Pacifique. L'île est recouverte d'une jungle hostile et semble peuplée d'étranges créatures aux allures de zombies et l'armée Japonaise semble détenir une base secrète au coeur de l'île. Dans ces conditions, les chances de survie commencent à devenir compliquées pour le caporal Joseph Grégovitkz et ses compagnons...
Tiburce Oger, auteur remarqué de la série Gorn possède plusieurs cordes à son arc. Autant à l'aise sur les scénarios que sur le dessin, il offre ici à Mathieu Contis sur ce one-shot un scénario efficace. Bien sûr, la thématique des zombies paraît vue et revue et peut frôler l'indigestion, mais l'idée de mettre en relation le virus Z avec les exactions tristement célèbres de l'unité scientifique japonaise 731 est bonne. La course poursuite effrénée des forces alliées et de l'axe pour former l'ultime soldat rappelle les heures les plus sombres de notre histoire et ces unités scientifiques, agissant sur des cobayes humains, sont plus proches de la barbarie que de la recherche pour la postérité. Le style de Mathieu Contis, qui signe son premier album, est travaillé et détaillé mais manque peut être de punch sur les scènes d'action qui semblent parfois un peu figées. La colorisation informatique est en revanche passable. Reste un album plutôt agréable, qui a le mérite d'aborder de manière plutôt originale l'univers zombie.
Lu Le cycle de Cyann: La clé des confins de Bourgeon et Lacroix.
Un tome un peu particulier puisqu'il ne s'agit aucunement d'un tome rentrant dans les aventures de la belle Cyann. Il s'agit ici d'un tome annexe, reprenant les éléments et évènements des 2 premiers tomes et en apportant des nouveaux.
Le tome se concentre sur le bestiaire, glossaire, les plans, les us et coutumes d'IlO et d'Olh, la technologie, ect... Bref, ce volume se contente de mettre en lumière à quel point l'univers imaginé par Bourgeon et Lacroix a été pensé et imaginé avec minutie et rigueur. Ce tome n'est absolument pas indispensable si on veut suivre la série et peut même être par certains côtés rébarbatif, mais il est appréciable pour les clés de compréhension qu'il propose sur certains points qui pouvaient être des zones d'ombres ou qui étaient peu abordés. La clé des confins est ainsi avant tout pour les afficionados de cette superbe série qui souhaitent aller plus loin dans cet univers ou pour les curieux souhaitant savoir jusqu'à quel point cette bande dessinée a été pensée en amont.
Lu Mitterrand Requiem de Joël Callède.
Fin 1995, après deux septennats passés sous le signe de la maladie, Mitterrand se meurt de son cancer de la prostate. Sur les rives du Nil où il est venu passer les fêtes de fin d'année, aux portes de la mort, l'ancien chef de l'état se plonge dans une introspection hallucinée. C'est l'heure des bilans. Un face à face avec la mort et avec lui-même vont l'emmener à essayer de trouver une forme de paix au sein même de ses contradictions.
Joël Callède dépeint avec subtilité dans Mitterrand Requiem le portrait d'un homme mourant. Un homme prêt à passer de l'autre côté et acceptant pleinement son sort bien qu'en profonde scission avec lui-même. A travers un voyage intérieur intime et spirituel, Mitterand revit les étapes marquantes de sa vie en les revoyant à travers le prisme de l'âge. Le cynisme s'oppose à l'espoir, l'intransigeance au compromis, le machiavélisme à l'humanisme. L'ancien collabo devenu résistant, le garde des sceaux das années 50 fermant les yeux sur les exactions en Algérie puis abolissant la peine de mort en 81, le socialiste pliant l'échine face au capital, les amours illégitimes... Tels sont les grands paradoxes, les grandes déchirures intérieures et intimes de Mitterrand. Grâce à un dialogue constant avec lui-même et avec Anubis, dieu des morts égyptien, marquant ainsi le penchant de l'ancien président pour l'ésotérisme et le mysticisme, la dimension spirituelle prend une place prépondérante dans le récit. L'homme cherche avant tout à savoir qui il est et ce qu'il a accompli pour finalement s'accepter tel qu'il est, avec toutes ses contradictions. Un ouvrage admirablement bien écrit au dessin sobre et ciselé qui réussit finement le portrait de l'homme d'état en se détachant de toute camp politique et de tout manichéisme. Surprenant et envoutant.
Lu La jeunesse de Thorgal Tome 4: Berserkers de Surzhenko et Yann.
La jeune Aaricia a été enlevée par Moldi-Le-Furieux, chef d'une horde de Berserkers. Accompagné de Sigurd et de son équipage, Thorgal part à sa recherche. Mais les berserkers sont réputés pour être de terribles guerriers, récupérer Aaricia s'annonce déjà compliqué.
Ce volume offre la fin du diptyque entamé avec l'album Runa. Les séries Spin-of sur les mondes de Thorgal sont généralement assez plaisantes à suivre. Cet album-ci ne fait pas exception. On est loin du souffle épique de la série-mère (quoique ça dépend des tomes...), mais on a un certain plaisir à retrouver Thorgal et sa famille. Les albums dessinés par Rosinski, au vu de son âge, deviennent tellement rares.
Cependant, il faut quand même avouer que le scénario de Berserkers est plutôt léger. Il s'agit de secourir la jeune demoiselle en détresse kidnappée par les méchants. Le fait que ce soit des Berserkers n'est finalement pas tant exploité. C'est efficace, mais on peut être en droit d'attendre autre chose de Thorgal. Pas d'implication des dieux, de SF ou de fantastique ici. Juste un peu de folklore viking vaguement exploité avec ces guerriers berserkers. Heureusement, les personnages de la série sont extrêmement bien respectés et le trait de Surzhenko s'affine de plus en plus pour coller parfaitement avec l'univers.
Lu Le Cycle de Cyann Tome 3: Aïeïa d'Aldaal de Bourgeon et Lacroix.
Cyann a pris ses nouvelles responsabilités comme gardienne du réseau et des portes entre les différentes planètes et mondes. Mais suite à une erreur de manipulation, elle se retrouve sur une planète inconnue et hostile. La barbarie et le pillage y règnent en maître. L'objectif est clair pour chaque habitant: fuir la nuit en permanence, dont le cycle dure plus d'un an. Car si la nuit vous rattrape, c'est la mort assurée. C'est dans ces conditions que Cyann fait la connaissance de l'impétueuse Aïeïa qui se trouve être la seule personne disposée à l'aider.
Le travail de Bourgeon vaut vraiment le détour. L'idée de cette planète peuplée entièrement de nomades dans une fuite perpétuelle est excellente. La survie passe avant tout le reste et le lecteur s'aperçoit très vite que la vie n'a pas plus de valeur dans ce monde que dans un mixer. Ici, c'est chacun pour soi. Des dessins soignés avec une faune, une flore, une culture et un aspect général bien étudié et identitaire (au risque de parfois s'y perdre). Le orange domine dans des espèces de marais désertiques jonchés d'épaves de bateaux n'ayant pu fuir à temps les cycles de nuit précédents. La relation ambigüe et dangereuse entre Cyann et Aïeïa est bien construite, et bien évidemment, en cherchant un moyen de rentrer chez elle, Cyann va découvrir d'étranges choses et un dessein plus vaste. Bref, encore une fois, c'est du tout bon.
Lu L'homme qui tua Lucky Luke de Matthieu (parce qu'on est un vrai) Bonhomme.
La bande dessinée s'ouvre sur un Lucky Luke sanguinolent allongé dans la boue et une voix hurlant "Je l'ai fait! J'ai tué la légende! J'ai tué Lucky Luke!". Puis un flash-back ramène le lecteur quelques jours auparavant pour nous raconter les quelques jours précédents amenant à cet évènement tragique. Le "Poor lonesome cowboy" débarque à Froggy Town où on lui demande d'enquêter sur la disparition de l'or des mineurs qui a eu lieu quelques jours auparavant.
Cet album est un hommage vibrant à l'univers de Morris et qui fête les 70 ans du héros à la chemise jaune en beauté. Tout en respectant l'oeuvre originale mais en s'appropriant les codes pour en faire sortir sa personnalité et son originalité, Matthieu Bonhomme a fait très fort. C'est évidemment bien plus sombre que l'oeuvre originale de Morris mais ça ne néglige pas une part d'humour. L'album est maîtrisé de bout en bout dans son rythme, sa narration et son trait. L'histoire est prenante, les clins d'oeil à la série originelle nombreux. Le dessin n'est pas en reste et trouve une parfaite harmonie entre le trait de Morris et un trait plus mature. Bref, une vraie bonne surprise. A l'instar de Emile Bravo qui avait signé avec Le journal d'un ingénu, le meilleur album de Spirou depuis longtemps, Matthieu Bonhomme a réalisé ici un album qui fera date dans l'histoire des Lucky Luke. C'est ingénieux et bien meilleur que tous les albums du célèbre cow-boy sorti depuis les années Goscinny.