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The Cure - From The Edge Of The Deep Green Sea (live 1er nov. 2024)

Même si les 8 morceaux du dernier album ne sont vraiment pas ce qu’on serait en droit d’attendre des Cure, qui n’ont rien sorti depuis 16 ans, le groupe n’a cependant pas cessé de tourner durant toutes ces années. Et cela s’entend. Certes, Robert Smith, comme tout british qui se respecte, ne tient plus le compte des bières englouties. Il n’a plus d’os. Ses vêtements paraissent flotter sur lui. Le regard, la peau du visage, les mains au bout de longs bras, ça flotte. Il flotte sur la scène, à coups de miracles, comme l’Autre marchait sur les eaux. Cheveux ébouriffés, dents acérées, il y a en lui de la grand-mère tarentule – forcément le make-up, à un moment, c’est compliqué... Mais aussi du monstre aquatique échoué, la moitié du corps encore immergée et qui cauchemarde ou regarde les étoiles, et vocifère, la tête posée sur le rivage, puis, après deux ou trois coups de langue, replonge sous les eaux ; car c’est un animal qui préfère vivre dans le tréfonds. En fait, il est là l’événement. Ce n’est pas le nouvel album. C’est de voir en direct, malgré ses 65 balais, un Robert Smith qui n’a rien perdu de sa voix, de sa rage. Il remue et crie l’absurdité du monde avec une puissance toujours aussi surprenante. Et vendredi soir, pour la promo, ils ont donné un concert gratuit de 3 heures au Troxy, à Londres, retransmis sur leur chaîne YouTube. J’en ai extrait un bout qui a été le climax du live. Le voici. C’est un titre de l’album Wish (1992). Quant au line-up, Perry Bamonte (le guitariste/claviériste à l’extrême gauche) a fait son retour, mais semble un hikikomori coupé du public et des musiciens ; il a zéro interaction et zéro de tension. À noter surtout la présence du guitariste/soliste Reeves Gabrels, qui fut, pendant près de 20 ans, le compagnon de route de Bowie sur tous ses projets. Pour ceux qui souhaiteraient voir l’intégralité du live, go sur leur chaîne, je ne sais combien de temps la rediff restera dispo.