Plop tous le monde ! :)
Je viens déposer ici l'histoire que je suis actuellement en train d'écrire sur l'univers de Mass Effect. C'est une histoire originale, qui va en parallèle de l'histoire de Shepard dans la trilogie. Pour mieux comprendre les références, ou tout simplement comprendre l'histoire, il vaut mieux avoir déjà joué aux jeux. Je n'ai aucune prétention dans ce que j'écris, j'aimerais juste avoir vos différents retours, afin de toujours m'améliorer. N'hésitez pas à me dire les points noirs, me corriger sur la syntaxe/orthographe, ou me dire ce que vous aimeriez avoir par la suite :)
Je n'ai pour l'instant pas de titre. Je réfléchirais à l'avenir au fil des chapitres.
En espérant que cela va vous plaire !
(C'est normal que le Prologue soit court. Il s'agit de l'introduction de l'histoire. Un peu le test-pilote quoi)
Une force qui a changé à jamais le destin de l’humanité.
Une force que le reste de la galaxie appelle MASS EFFECT – l’effet cosmodésique.
Je lisais tranquillement, allongé dans mon canapé, un livre qui rappelait le début de l’humanité sur l’échelon galactique. C’était une édition très rare. En même temps, il fallait avouer que l’existence même des livres était devenue rare depuis que nous utilisions les holodisques. C’était pratique, je l’admets, mais rien ne pouvait remplacer la douceur du papier et l’odeur de vieux livre. L’exemplaire que j’avais en main s’intitulait « Histoire de l’humanité – De la découverte sur Mars à la guerre du Premier Contact – Volume 9 ». C’était ce genre de grosse encyclopédie, véritable pavé de connaissance, qu’on retrouvait facilement dans les bibliothèques il y a plusieurs siècles de cela. La collection « Histoire de l’humanité » était la dernière espèce de son genre. Aujourd’hui, plus personne sauf moi ne lisait dans des bouquins pour se renseigner sur notre passé. Avec l’extranet, tout est si simple, et plus rapide. Etais-je déjà un vieux con ? Moi, du haut de mes 23 ans ? Peut-être. Je déposais doucement l’œuvre massive sur la table à coté de moi et observais le plafond, perdu dans mes pensées. J’avais terminé mes études d’histoire l’année passé, avec les félicitations de mes professeurs, et avec le diplôme mention « Très Bien », qui par ailleurs était affiché sur mon mur, non loin des photos de ma mère. J’étais orphelin depuis mes 18 ans, peu avant que j’entre en étude supérieure. Elle avait eu le cancer de l’estomac, et malgré toute la technologie moderne, aucuns médecins ne furent capables de la sauver. Peut-être que les médecins Hanari auraient trouvé un remède miracle, que sais-je. Peu de temps après, j’avais reçu une invitation de la part d’une grande école prestigieuse – une sorte d’Harvard galactique – dans le système Antéus, sur Hadès Gamma, en orbite autour de la planète Vemal. Le nom de cette école était « Université Adam & Eve ». Cela m’a toujours fait rire. Evidemment, l’université était réservée exclusivement aux humains. Dommage, je pense que l’humanité devrait se montrer plus ouverte, même si les personnes à l’extérieur se montrent assez suspicieuses envers nous. La xénophobie était très courante parmi mes « frères » étudiants, et même chez les professeurs. Je me souviendrais toujours du jour où tous le monde m’a rit au nez lorsque j’ai déclaré vouloir étudier les prothéens. Un humain doit étudier l’humanité voyons. Je ne voyais pas ces choses de cet angle. Il était nécessaire pour nous d’aller de l’avant, et de regarder ailleurs que notre nombril. Paradoxe de tout cela, ce sont les prothéens qui sont à l’origine de notre monde moderne au sein de l’espace galactique, et on n’a pas le droit de les étudier ? Ridicule.
Je me relevais de mon canapé, avec un léger râlement, après être resté allongé plusieurs heures durant ma lecture. Je fis quelques étirements rapides avant de me diriger vers les toilettes. C’était un petit appartement que j’avais acheté à la Citadelle grâce à la bourse offerte pour ma réussite scolaire, où plusieurs milliers de crédits n’attendaient qu’à être dépensé. Les prix étaient excessivement chers sur la Citadelle – je m’y attendais – et plus de la moitié de mes économies fut partie dans l’achat de ce logement. Cependant, je n’avais pas à me plaindre. L’appartement meublé était superbe, et les pièces bien aménagées. Sans oublier que trouver un logement à l’endroit où siège le Conseil en tant que simple particulier était quasi-impossible. J’ai eu beaucoup de chance d’avoir rencontrer ce scientifique Galarien qui, par un hasard assez étonnant, est mort le lendemain de vieillesse à sa 45ème année. Le proprio de l’immeuble, sachant que je cherchais un logement, m’avait appelé aussitôt. Cela me plait à moitié de me réjouir sur la mort de quelqu’un, mais il faut avouer qu’il est parti au bon moment. Je me rassure en me disant qu’il a eu une bonne vie, même si je ne connaissais que son nom. C’était le Docteur… Docteur comment déjà ? Oh, je ne sais plus. Ce n’est pas très grave. Je terminais ma petite commission, sorti du petit coin et jetait un œil à mon horloge. 19h48. Bien, il était temps pour moi de préparer à manger.
J’allais en direction de mon évier afin de me nettoyer les mains quand on frappa à ma porte. Etonné par cette arrivée à une heure si tardive, je restais immobile sur l’instant. Avais-t on réellement frappé ou n’était-ce que mon imagination ? Trois coups successifs se firent de nouveau entendre. Plus de doute, quelqu’un attendait derrière la porte. Qui désirait me voir ? Pendant plus d’une année, je n’ai eu le droit à de rare visite, notamment une fois celle d’un garde turien du SSC qui était persuadé que je trafiquais du sable rouge à force de recevoir des colis chez moi. Il semblait déçu quand il s’aperçut qu’il ne s’agissait que de livre. Bref, je m’approchais de la porte et jeta un œil dans le judas. Je ne vis qu’une grosse masse écailleuse verte, m’obstruant de toute vision autour. N’ayant pas d’autre choix, j’ouvris ma porte à clé, et découvrit les personnes devant moi. Tout d’abord, il y avait un krogan de belle taille, aux écailles vertes, les yeux noirs, avec une canine qui dépassait légèrement. Il portait une armure assez légère d’un vert très sombre. Je vis à sa ceinture qu’il était armé d’un pistolet. Rien que sa présence marquait le ton. On sentait une haine profonde, et l’envie de me broyer sur le champ. Lorsque je croisai son regard, mon cœur s’arrêta durant une demi-seconde. Je tournai vite mes yeux sur le second protagoniste, bien moins imposant. Il s’agissait ni plus ni moins d’un galarien à la peau blanche, avec de légères écailles sombres au dessus de ses yeux. Il portait de simple habit blanc, avec un symbole que je ne reconnu pas de suite. Ce dernier me sourit et répliqua aussitôt :
« Professeur Léonard Duggan je présume ? Très heureux de vous rencontrer. J’aimerais m’entretenir de certaines choses avec vous. Pouvons-nous entrer, mon garde du corps et moi-même ? Nous en serions très honorés. »
La cadence de parole était assez élevée, comme la plupart des galariens. Un garde du corps hein ? Je ne me savais pas si dangereux. Oui, il m’est arrivé dans ma folle jeunesse de tuer des insectes sur Terre, mais je ne pense pas que cela suffit à venir avec un homme armé chez moi ! Je m’écartais de la porte et leur fit signe d’entrer, sans dire un mot, toujours surpris par leur présence. Le galarien entra en premier, satisfait. Le krogan suivit, me lançant un regard mauvais. Tout en avançant, il se mit à me renifler bruyamment avant de conclure par une respiration forte. Je vis alors un fusil à pompe sur son dos. Plutôt bien équipé pour une visite de courtoisie… Je ne cache pas une certaine crainte ce soir-là. Je refermais ma porte doucement, mes pensées tourbillonnant dans ma tête. Le galarien s’approcha de mon canapé et s’y installa, sans attendre. Le krogan resta à ses cotés, débout. Prenant mon encyclopédie dans ses mains, le galarien déclara :
« Un livre. Surprenant. Bonne qualité. Très rare. Vous avez du payer cher pour l’avoir. L’Histoire de l’humanité. Intéressant et étrange. Je croyais que votre domaine d’expertise était les prothéens. A moins que vous recherchiez un détail en particulier. »
Je m’approchai à mon tour de mon canapé et m’y installa, tout en gardant une certaine distance avec l’inconnu. Il me connaissait apparemment. En tout cas, je n’avais aucun souvenir de ce galarien. Et puis, pourquoi était-il accompagné d’un garde du corps ?! Tout cela ne sentait pas très bon. Je lui répondis directement, voulant ne pas faire trainer les choses. Surtout qu’avec un galarien, on ne sait jamais jusque quand cela peut durer :
« Je doute que vous soyez venus pour parler littérature. Si c’était le cas, vous n’auriez pas amené votre bras armé avec vous… »
Le krogan, vexé par ma dernière remarque, réagit rapidement, en me pointant d’un doigt menaçant :
« Il a un problème, le prof ? Parce que s’il cherche un problème, je pourrais l’aider à le résoudre, avec mon poing dans sa gueule… »
« Doucement Bront. Je ne vous ai pas demandé d’intervenir. »
Je fus rassuré qu’il calma son ami krogan pour moi. En tout cas, j’étais mal barré avec cette chose contre moi. Si je devais faire encore un faux pas, je pouvais dire adieu à ma pauvre tête. Le galarien reprit la parole avec un léger sourire :
« Veuillez l’excuser. Je suis le Dr Falcis. Je fais partie de l’organisation d’ExoGeni. Peut-être avez vous entendu parler de nous ? Nous sommes une compagnie interstellaire spécialisée dans l’exploration de nouvelle planète et la colonisation. Tout récemment, nous avons trouvé sur la planète Utukku dans le secteur Ninmah, système Mulla Xul, quelque chose qui pourrait vous intéresser. »
Il me tendit un holodisque, où étaient affichées plusieurs informations. Suspicieux, je lui demandai :
« Mais, Utukku n’est pas censé être une planète inhabitable ? »
« Ce n’est pas exactement vrai. Bien que la colonisation ne soit pas recommandée, Utukku est tout à fait habitable. La végétation existe, montrant que la vie est possible. Il faudrait juste remanier un peu l’atmosphère afin d’éviter de trop grand écart de température. Cependant, il n’est pas question de cela. »
Sa réponse ne me satisfaisait guère, mais je l’acceptais tout de même. De toute manière, ce n’est pas comme si j’avais besoin de déménager. Je jetais un œil à l’appareil donné précédemment et parcourut rapidement les données. Le document affirmait la présence d’un appareil étrange et non identifié. Le rapport se terminait par l’hypothèse qu’il s’agissait d’un outil prothéen, et un contrat m’étant adressé concluait le document. Nous voilà donc au cœur du sujet, et je comprenais le rapport avec moi. ExoGeni a découvert un artefact mystérieux, et ses membres veulent un expert pour la décrypter et tirer des informations. Il est vrai que si c’est effectivement prothéen, elle peut dévoiler des secrets incroyables. L’humanité s’est développée en un rien de temps en découvrant celle sur Mars. Peut-être que celle d’Utukku nous fera découvrir des horizons jamais explorés. La tentation est assez grande. Je pourrai enfin mettre en avant mes travaux, et me faire connaitre. Et puis, financièrement, cela donnerait des ressources supplémentaires. Je serai assez gagnant mais, j’aimerais connaitre plus de détails tout de même à ce sujet. Trop de mystère dans cette affaire. Je rendis l’holodisque à son propriétaire et lui fit part de mes suspicions :
« J’avoue que je serai bien tenté de faire part à votre projet, cependant, il y a beaucoup de zone d’ombre que j’aimerai éclaircir. Tout d’abord, pourquoi faire appel à moi ? Je connais plusieurs experts, plus calé sur le sujet que moi, qui pourrait vous rendre ce service… »
Le docteur Falcis fit un grand sourire. Il reprit son holodisque et le déposa sur le coté. Il me répondit sincèrement avec une petite pointe d’amusement :
« Vous étiez le moins cher. »
Je restai silencieux face à sa réponse, tout en esquissant un sourire. Le moins cher… Ben voyons. C’était assez vexant comme remarque, mais réaliste. Je repris la conversation :
« Soit… J’étais le moins cher. Cependant, pourquoi accepterais-je de vous accompagner au-delà des systèmes Terminus ? C’est un endroit dangereux, et votre contrat ne précise pas que je reviendrais en un seul morceau. »
« Héhé… Froussard. »
J’ignorais la remarque du krogan, et restait attentif à la réponse du docteur. Après tout, mon avenir était peut-être en jeu. Le galarien se pinça la lèvre avant de répondre, d’un ton se voulant rassurant :
« Croyez-le, Professeur Dungan, nous sommes les premiers à vous revoir vivant. Toutefois, nous ne pouvons garantir votre sécurité. La compagnie ne peut se permettre de dépenser des sommes inutiles dans une équipe de soldat armé afin de vous protéger. Nous sommes navrés. »
« C’est moi qui suis navré, Dr Falcis, mais je refuse votre contrat. Je suis peut-être le moins cher, mais pas suicidaire pour autant. Maintenant, si ce n’est trop vous demander, j’aimerai que vous quittiez mon appartement. Je vous remercie de votre proposition, et bonne soirée. »
Je me levais de suite, et me dirigeait directement vers ma porte d’entrée, leur faisant signe de sortir. Je fus peut-être violent dans mes derniers propos, mais leurs paroles avaient dépassé les limites. Leur compagnie voulait m’envoyer je-ne-sais-où, sans garantir ma sécurité, pour cause de « dépenses inutiles ». Il ne fallait pas pousser le bouchon trop loin. Le garde du corps commença à grogner et déplaça sa main vers son pistolet mais, le docteur Falcis l’arrêta en levant sa main. Il sortit ensuite du canapé, retira de sa poche une carte qu’il déposa sur ma table et commença à sortir. Durant le trajet, il ajouta :
« Très bien. Si c’est votre décision. Toutefois, n’hésitez pas à nous contacter si vous venez à changer d’avis. Nous serons toujours heureux de travailler avec vous. Bonne soirée. »
Le krogan suivit derrière, m’observant. En franchissant le seuil de la porte, j’entendis de sa voix roque : « Idiot ». Je refermais la porte rapidement, énervé par le dernier propos de ce gros lézard vert. Afin de changer mes idées rapidement, j’allumais la télévision. C’était les informations. Une jeune asari présentait les nouvelles du jour. Sa délicieuse voix charmait mon esprit, et me détendit. J’allais me diriger de nouveau vers ma cuisine quand une nouvelle m’arrêta en route :
« Et nous rappelons qu’aujourd’hui est un jour glorieux pour l’espèce humaine. En effet, le Commandant Shepard, de l’Alliance, obtient officiellement le statut de Spectre, et suit désormais les règles érigées par le Conseil. Il s’agit d’une grande nouvelle car, pour la première fois, les Spectres accueillent dans son rang un humain. Revoyons alors les images enregistrées cet après-midi de la cérémonie !
« Commandant Shepard, le Conseil a décidé de vous accordé les pouvoirs et avantages d’un membre des affaires spéciales et tactiques de Reconnaissance. Les Spectres ne sont pas formés. Ils sont nommés. Ce sont des individus aguerris par de multiples combats et dotés d’un grand sens du dévouement, dont les actions les ont élevés bien au dessus de simple soldat. Les Spectres sont un symbole, un idéal ; ils incarnent courage, détermination et autonomie. Ils sont le glaive du Conseil, les instruments de notre volonté. Les Spectres portent un lourd fardeau. Ce sont les protecteurs de la paix galactiques, notre première et dernière ligne de défense. La sécurité de la galaxie est leur responsabilité. Vous êtes le premier spectre humain, Commandant. C’est un grand accomplissement pour vous et votre espèce.
C’est un grand honneur. »
Je restais bouche bée devant ma télévision. Un léger vertige me prit. Je m’assis alors sur mon canapé, essayant de ressaisir. Le premier spectre humain ? Etait-ce possible ? Vraiment ? L’humanité allait-elle enfin passer à un rang supérieur dans la hiérarchie galactique ? C’était un moment historique ce que nous vivions là, et j’étais bien conscient. Je vivais l’Histoire. Wow… C’était impressionnant. La journaliste continua à parler, expliquant alors que le Commandant Shepard était partie pour arrêter un spectre renégat du nom de Saren. Shepard avait alors un rôle primordial pour la sécurité de la paix galactique. Shepard était un homme qui agissait pour l’humanité… Non, pour la galaxie. Et moi, j’étais là, chez moi, à passer mon temps à bouquiner. Je revis la carte du docteur Falcis sur la table. Son numéro était marqué dessus. Moi aussi, je devais agir, et aider la galaxie. S’il y avait un secret prothéen à percer, c’était à moi de la résoudre. Je pris la carte, composa le numéro sur mon Omnitech. Je reconnus la voix du galarien :
« Oui ? De quoi s’agit-il ? »
« C’est le professeur Duggan. J’accepte votre proposition. »
Le grand départ était prévu trois jours après l’entrevue avec le docteur Falcis. C’était assez rapide, à croire qu’il savait pertinemment que j’aurai accepté le contrat. Au final, la compagnie ExoGeni avait eu raison, car me voilà embarqué dans une navette en direction de l’atmosphère d’Utukku. C’était une simple navette de transport, où on ne pouvait loger que quatre personnes sans compter le pilote à l’avant de l’appareil. Il n’y avait pas de marque précise, rendant l’engin discret au sujet de son appartenance. Seulement deux propulseurs servaient pour le déplacement, à l’arrière. En somme, une navette de transport bien cher. Loin d’être seul à l’intérieur, deux autres personnes m’accompagnaient dans le voyage. Ils s’agissaient de deux scientifiques humains qui passèrent leur temps à trifouiller leur holodisque durant la totalité du trajet. Il me semble qu’ils m’ont à peine salué. Ils portaient un habit blanc et vert, où le symbole d’ExoGeni était incrusté dessus, bien visible. Je doute qu’ils m’accompagneraient dans mes démarches à l’avenir sur la planète. D’ailleurs, je n’avais qu’un rôle de second plan. Important certes, mais de second plan. Après tout, c’était aux scientifiques comme ceux placés devant moi de décoder les informations et me transmettre les nouvelles qui mériteraient un œil expert en culture prothéenne. Enfin, si on pouvait me considérer comme expert... Le dernier article que j’ai paru sur l’extranet semblait avoir eu un petit succès, sans de gros débordement. Cependant, il était prématuré de me qualifier d’expert prothéen selon moi. Le voyage dura assez longtemps. Nous étions partis tôt le matin pour n’y arriver seulement le soir. L’absence d’hublot dans l’appareil m’empêcha de connaitre notre position, ni même anticiper la fin du trajet. J’étais ainsi aveugle, et n’avais d’autre choix que de patienter. Rapidement, je tombais endormi. Non pas de fatigue, mais après une demi-heure de silence et d’ennui au sein de la navette, j’ai jugé préférable de faire une bonne sieste. Au moins je serai d’attaque lorsque j’arriverai sur la planète, et pourrais travailler de suite sur l’étrange artefact prothéen. Je fis un rêve assez désagréable, où j’imaginais une armée de krogan ressemblant fortement à Bront, le garde du corps du docteur Falcis, me déchiquetait en morceau tandis que je tentais désespérément de sauver un livre, en le tenant hors de portée des éclaboussures de sang que mon corps pouvait générer. Je me réveillais en sursaut lorsque l’un des krogans me donna un violent coup de pied dans l’entrejambe. Un des scientifiques a du deviner que je cauchemardais lorsqu’il me fit un léger sourire à mon réveil. Je tentais de reprendre doucement mes esprits, éloignant cette mauvaise pensée. Notre voyage touchait-il à sa fin ? Je n’en savais fichtrement rien. Je sortis un holodisque de ma poche et lança une partie de Tetris. C’était l’un des plus vieux jeux vidéo existant toujours à ce jour, et qui connu une renaissance lorsque les autres espèces galactiques le découvrit. J’entendis une fois aux informations que le record intergalactique a été battu par un jeune galarien. Je n’ai pas retenu son nom, mais je ne m’étonnais guère que ce soit de nouveau un galarien qui brisa l’ancien record. De mon coté, j’aimais y jouer lorsque je devais patienter. Je n’étais pas un pro-gamer, mais je me débrouillais plutôt bien. La voix du pilote interrompit ma partie :
« Messieurs, nous arrivons à destination. Veuillez suivre les règles de sécurité durant la descente. Durée estimée à 15 minutes. »
J’éteignis mon holodisque et le rangea dans ma sacoche, toute nouvelle car je l’ai acheté spécialement pour le contrat. Le vendeur turien m’avait garanti de sa solidité, et du confort à le porter à l’épaule. Nous verrons bien si je m’étais fait pigeonner, même si j’espère ne pas vivre d’aventure bouleversante qui prouverait ou non la solidité du sac. Je mis la ceinture de sécurité et m’accrocha sur une poignée située en hauteur, non loin de moi. Les scientifiques firent rapidement les mêmes gestes. Rapidement, de violentes secousses rendirent la navette instable. Nous étions en train de traverser l’atmosphère d’Utukku. Un passage toujours désagréable, surtout lorsque nous sommes habitués au confort des fauteuils de sa bibliothèque. Les tremblements se firent de plus en plus forts. Je commençais à m’inquiéter. D’habitude, la descente est tout de même plus tranquille… Peu à peu, l’engin se stabilisa et amorça son atterrissage. Dans quelques instants, j’allais poser mon premier pas sur Utukku. Que d’émotion ! Une fois que le pilote nous assura que nous étions posés, la porte de la navette s’ouvrit. La lumière m’aveugla un court instant. Ca faisait un moment que je n’avais pas vu de soleil, pas étonnant que mes yeux souffrirent sur le coup. Je laissais descendre les deux scientifiques en premier avant de les suivre.
Nous étions le soir. Nous voyons le début du soleil couchant au loin depuis l’air d’atterrissage. Devant moi se présentait un grand bâtiment arrondi, se terminant par une coupole aux baies ouvertes. C’était assez original, et étrange également. Les infrastructures scientifiques sont d’ordinaires plus classiques, se concentrant avant tout sur la rapidité de constructions plutôt que l’esthétisme. M’enfin, ca ne devait être qu’un détail. Entièrement blanche avec le logo « ExoGeni Corporation », la base avait un contraste saisissant face à la verdure naturelle de la planète. En cette soirée, le bâtiment abordé le ton orangé. Je m’avançais vers le complexe, les portes automatiques me laissant libre passage. A l’intérieur, je vis un bon nombre de scientifiques d’espèces variées défiler devant moi. Apparemment, personne n’avait remarqué ma présence. Je continuais d’avancer à travers le couloir pour atterrir dans ce qui semblait être la salle de repos. Dans un coin de la pièce était placé un écran plat assez grand, où étaient diffusées des informations, présentées par une journaliste humaine, plutôt mignonne. Non loin de la télévision se trouvait une table basse entourée de fauteuil. De l’autre coté de la pièce, plusieurs individus buvaient un verre au bar. La pièce sentait la joie de vivre et la bonne humeur. Normal après tout, c’était l’endroit où on relâchait la pression, et qu’on venait se détendre le temps d’une pause. Par contre, c’était bien joli tout cela, mais, je ne savais toujours pas où aller. Le docteur Falcis m’avait assuré qu’une personne m’attendrait à mon arrivée pourtant, il n’y eut personne. J’allais demander de l’aide à quelqu’un lorsqu’une asari se dirigea vers moi rapidement. J’ai toujours trouvé que les asari se ressemblaient toutes…. Il y a, bien sur, une nuance sur le grain de peau, la taille, ce genre de petite chose. Néanmoins lorsque nous ne sommes pas habitués à vivre parmi elles, il est très difficile de les différencier. Peut-être devrais-je rester un certain temps sur Thessia ? L’asari se rapprochant semblait être assez jeune – du moins, pour une asari -, la peau bleutée sans grain, sans imperfection. Elle faisait ma taille, le corps très fin, portant une tenue entièrement blanche, très classique. Le symbole d’ExoGeni était également marqué. Son regard de couleur saphir me dévisageait, avec une légère inquiétude. Une fois proche de moi, elle s’excusa aussitôt :
« Je vous prie de m’excuser professeur ! Je n’avais pas oublié le rendez-vous, mais j’étais tellement absorbé par mes recherches que j’en suis venue à… Enfin bref, vous êtes là, c’est l’importance j’imagine ! »
Son timbre de voix était aigu, mais agréable à entendre. La situation où elle se trouvait l’avait mise dans une position indélicate. Je voyais qu’elle jouait avec ses doigts entre ses mains, nerveuse. La compagnie d’ExoGeni est si stricte que cela pour punir ses membres au point de les apeurer ? Je ne pense pas, sinon, nous aurions déjà entendu parler d’affaires soupçonneuses dans les journaux. Je dirais que son anxiété provient plutôt de son caractère, typiquement asari, qui cherche toujours la perfection. Afin de l’aider à la rassurer, je répondis avec un léger sourire :
« Pas d’inquiétude, je viens d’arriver. »
Elle reprit la parole, renvoyant mon sourire :
« Je suis le docteur Palmasali. Je suis la chef de l’équipe scientifique du secteur, chargé de percer les secrets de la balise prothéenne. Je suis sur que votre aide nous sera très précieuse, professeur ! »
Elle me tendit sa main bleutée à laquelle je joignis la mienne pour la saluer. La chef pour m’accueillir, vraiment ? Hé beh. Il faut croire que ma gueulante sur le service de sécurité durant la rencontre avec le docteur Falcis a porté ses fruits indirectement. J’étais content de rencontrer quelqu’un de sociable aux premiers abords. Je ne m’imaginais pas rester des semaines sans nouer des relations, ne serait-ce que celle de collègue. Même si je reste malgré tout quelqu’un d’assez solitaire, j’aimais la compagnie. De toute façon, je pense que je deviendrais fou dans le cas contraire. Le docteur Palmasali avait déclaré que son équipe travaillait sur une balise prothéenne. Il doit s’agir de l’artefact qu’on veut que je déchiffre. Cela nous fait déjà une première information. Les balises prothéennes sont l’un des rares héritages que l’espèce nous a laissé. Hormis la Citadelle, les relais cosmodésiques, ces étranges balises et quelques ruines, aucune trace des prothéens n’est restée intact. Leur disparition est l’un de leur plus grand mystère. Ces balises, malgré leur rareté, se retrouve à plusieurs endroits dans la galaxie. Chacune dévoilent chaque jour de nouvelles énigmes, la plupart étant indescriptibles, à notre grand malheur. J’espère qu’ici, ce sera différent. Le docteur Palmasali avança, et me fit signe de la suivre. Je m’exécutais. Tout en marchant, elle me briefa rapidement les événements :
« ExoGeni en explorant la planète Utukku a découvert cette balise il y a plus d’un mois. Rapidement, le projet fut clôturé secret et seuls quelques rares membres privilégiés, dont nous faisons parties, connaissent son existence. Une semaine plus tard, la base était opérationnelle et les recherches commencèrent. Après avoir vérifié que tout danger était écarté, nous avons commencé à l’étudier. Des ondes provenant de la balise ont dérouté nos appareils informatiques, réduisant nos chances d’obtenir des informations à néant. Toutefois, j’ai eu une idée, assez brillante, je dois bien l’admettre. »
Elle marqua une légère pause, savourant de nouveau une certaine victoire. Ce qui est sur, c’est qu’ExoGeni souhaite avoir des réponses, sans doute pour la commercialiser et/ou l’utiliser pour leur propre compte. Cela ne me plaisait guère, mais tant que nous n’avons pas découvert quelque chose, je vais faire profil bas. La balise en elle-même a étrangement réagi. J’ai lu de nombreux articles sur les artefacts prothéens, et aucuns ne laissèrent sous entendre des grosses difficultés pour débuter les analyses. Peut-être avons-nous là à faire à une autre type de balise, encore inconnue. C’était excitant et en même temps dangereux. Qui nous dit que la balise n’était pas une bombe qui se déclenchera si on la chatouille trop ? Même si ExoGeni a vérifié que l’artefact n’avait aucun danger pour nous, je ne leur fais pas pour autant confiance. Nous sommes bien loin de maitriser la technologie comme pouvait le faire les prothéens. Le docteur Palmasali reprit, me coupant dans mes pensées :
« J’ai créé un signal-appât il y a un peu plus d’une semaine, et l’ai envoyé sur tous nos ordinateurs. Lorsque nous avons repris nos tentatives d’études sur la balise, au lieu d’avoir toutes nos machines affichant une erreur-système, nous arrivions à obtenir des résultats. Malheureusement, au bout de 15 secondes, tous nos ordinateurs se sont brutalement arrêtés, sauf un. Sur l’écran était affiché un message : « L’accès au savoir ne peut être forcé par la technologie. Seul l’être de chair accédera aux connaissances par acte de nature. ». Depuis, aucune de nos tentatives pour extraire une quelconque information n’a fonctionné malgré que… »
Je ne croyais pas ce que je venais d’entendre. Je lui coupai la parole, tout en arrêtant la marche. Je la regardait, l’air ahurit :
« Attendez… Vous dites que vous avez reçu un message… De la balise, sur l’un de vos ordinateurs ? Comment l’avez-vous traduit ? Aucun alphabet complet n’a été retrouvé pour pouvoir… »
A son tour, elle me coupa la parole, et me répondit, avec un air très sérieux :
« Nous ne l’avons pas traduit. Le message que je vous ai énoncé est apparu tel que je vous l’ai dit. »
Cela ne pouvait être possible. Non… Comment une balise pouvait elle envoyé un message, de surcroit dans notre langue ? Nous ne connaissons pas quel type de langage les prothéens employèrent. Certaines théories sous-entendent de la télépathie, mais je n’y crois pas. Est-ce que la balise aurait d’elle-même fait le lien avec notre langage et aurait traduit d’elle-même ? C’était de la folie ! Pourtant, quand j’observe le regard du docteur Palmasali, j’y vois la sincérité. Les événements qu’elle m’avait décrit étaient réels. Je ne pouvais y croire, et pourtant, je devais y croire. Je repris la marche à ses cotés. Elle poursuivit :
« Je sais, c’est étonnant. Nous n’avons pas de réponse à cette énigme, et nous espérions très franchement que c’est vous qui la donnerait. Bref, je vous disais qu’après cet échec, nous avons essayé de nombreuses fois d’étudier de nouveau la balise, mais aucun résultat nous est parvenu. La seule réaction notable de ces derniers jours est l’ordinateur d’un de nos scientifiques qui a littéralement grillé… »
Pas très glorieux tout ça. Et c’est moi qu’on appelle pour résoudre l’inimaginable. N’ayant qu’une phrase sortie de nulle part, je dois décoder la balise. ExoGeni est bien optimiste, ou désespéré pour faire appel à moi. M’enfin, ce n’était pas très grave. J’aimais les énigmes, et pour une fois, j’étais payé pour les résoudre. Toutefois, je doute que mon contrat va durer éternellement tant que je n’aurai pas trouvé la réponse. Je posai alors une question à la demoiselle asari m’accompagnant :
« Et les infos que vous avez réussi à récupérer, juste avant que vos ordinateurs vous lâchent ? »
« Ils ont disparu ! Impossible de remettre la main dessus dans aucun serveur ou bloc de donnée. Elles semblent avoir été effacées… Quelques uns de nos scientifiques se souviennent de brides de codes, mais, rien de concret, vous vous en doutez. »
Oui, je me doute surtout que ma tache semble grimper en difficulté à chaque pas que je fais ici. Au moins, je commençais ma carrière dans le haut de gamme directement. Je pourrai être connu après cette affaire. Une renommée galactique qui pourrait me permettre de vivre paisiblement jusqu’à la fin de mes jours. Oh, j’oubliais. ExoGeni tient cette base secrète, ainsi que toutes les personnes attachées à l’affaire. Je peux abandonner l’idée d’une renommé galactique. Nous arrivions peu à peu au centre du bâtiment. Les portes automatiques s’ouvrirent et me laissèrent découvrir avec stupéfaction la raison de ma venue : la balise prothéenne. Mesurant facilement dans la trentaine de mètre, elle était recouverte d’une sorte de métal sombre que je ne saurai décrire. Elle rappelait beaucoup les obélisques de l’ancienne Egypte, à la différence qu’au sommet se trouvait une sorte de sphère. Je comprenais désormais pourquoi le bâtiment avait une coupole. La balise étant tellement grande, le plafond devait être rehaussé. Une aura très fine, de lueur verdoyante brillait autour de cette dernière. Une atmosphère étrange habitait cette pièce dépourvue de tout appareil électronique. Elle semblait isolée de toute technologie. A son pied, un rond de verdure avec de multiple plante était présent, comme si la balise n’était qu’une décoration. Plusieurs scientifiques étaient autour, discutant, dont leurs conversations étaient inaudibles. Je restais un moment à observer la structure. Le docteur s’arrêta également, et attendit sagement à mes cotés, me laissant savourer ce moment inoubliable. Après plusieurs années à étudier les prothéens, chercher des secrets dans les livres, me voici devant une trace de leur civilisation. Enfin une trace de l’histoire que je peux voir, que je peux toucher ! Je m’approchais doucement de la balise, ne la quittant plus des yeux. J’étais désormais tout prêt. Je pouvais ressentir son aura verte me glissait le long du corps. Le docteur Palmasali était toujours à coté de moi. Elle croisa ses bras, et me dit avec un léger sourire, et une voix plus douce :
« Cela doit vous faire quelque chose, de faire face à l’une des rares traces intacts de la civilisation prothéenne, n’est-ce pas, professeur ? »
« Vous n’avez pas idée. »
Elle émit un petit gloussement. J’approchai doucement ma main vers la structure. Je sentais le froid du métal effleurait ma peau jusqu’au moment où je déposai la paume. Je fermai les yeux pendant quelques secondes. Le brouhaha ambiant se dissipait peu à peu. Etrangement, je ne me sentais pas seul comme si une autre présence était dans l’univers que j’avais formé. Je rouvris les yeux, gardant la main sur la balise. Un sourire se dessina sur mon visage. Le regard défiant toute adversité, je me sentais prêt à relever le challenge. Je me retournai rapidement vers la scientifique asari, gardant ce même sourire. J’étais heureux, et je ne cherchais pas à cacher cette joie. Voyant que j’attendais de nouveau ses indications, elle reprit la marche. Elle m’expliqua rapidement qu’elle m’emmenait maintenant vers ma chambre, qui allait devenir mon futur logement les prochains jours. Les chambres se situèrent à l’extrémité du bâtiment, bien au loin des lieux de travail. J’aurai imaginé voir un second bâtiment avec pour unique fonction la vie privée, mais il faut croire que chez ExoGeni, il n’y a pas de petite économie. Dans l’ensemble, cela me rappelait les dortoirs d’école, avec ses longs couloirs aux chambres collés les unes au coté des autres. Apparemment, j’avais le droit à une pièce plus importante, car nous continuons notre route jusqu’à atteindre l’extrême bout du bâtiment. Le docteur Palmasali programma ensuite mon OmniTech pour que je puisse l’ouvrir grâce à un code intégré directement, puis ouvra la porte. La pièce devant moi était assez spacieuse, avec un lit double placé au centre de la pièce, une table de chevet à sa gauche avec une lampe par dessus. Sur le lit se trouvait ma valise, que j’avais pris soin de préparer avant de partir, et qu’une personne a du déposer ici. J’avais une armoire juste à coté de la porte pour justement entreposer mes différents vêtements. Un écran se situait en face du lit, d’une assez belle taille. De l’autre coté du lit, un bureau siégeait. Je voyais difficilement une porte plus loin dans la pièce, qui devait sans doute m’emmener dans une petite salle de bain. Enfin, la lumière du soleil couchant éclairait la pièce grâce à une imposante fenêtre. C’était loin d’être digne de mon appartement sur la Citadelle, mais il fallait avouer que c’était pas mal du tout. J’étais assez étonné de l’espace tout de même. Je supposais en voyant le lit que la pièce pouvait accueillir jusqu’à deux personnes, pour les couples. Je rentrais à l’intérieur de la pièce, en remerciant le docteur Palmasali, et commençait à défaire ma valise. Le docteur fit un pas dans ma chambre, tout en restant au seuil de la porte. Elle se posa sur l’entrée tout en m’observant, et déclara d’une voix taquine :
« Hé bien, je vous envie ! On vous a réservé une bien belle chambre dis donc ! »
Je souriais, avant de répondre sur la même intonation de voix :
« Je ne doute pas un seul instant que la votre soit aussi spacieuse, mademoiselle la chef scientifique ! »
Elle émit un petit rire cristallin. Elle m’annonça alors :
« Je vous laisse là. L’équipe scientifique commence le boulot à partir de 8h, mais vous, c’est particulier. Vous pouvez nous rejoindre lorsque vous le souhaiterez. Si vous trouvez quoi que ce soit de neuf, n’hésitez pas à venir m’en parler dans mon bureau. »
Elle fit un pas pour faire demi-tour et sortir de la chambre. Je l’arrêtai dans ce mouvement en l’appelant. Elle se retourna légèrement, et me regarda, les yeux interrogateurs. Je demandai aussitôt :
« J’aimerai travailler cette nuit si cela ne vous dérange pas. J’ai fait une bonne sieste dans la navette, et je n’ai pas vraiment sommeil, voyez-vous ? »
Elle se contenta de sourire. Elle repartit, et déclara juste, dos à moi :
« Je préviendrai l’équipe de nuit de votre présence. Bonne soirée, professeur. »
La porte se ferma automatiquement dès qu’elle eut finit sa phrase. Bien. Au moins, je pourrai m’occuper cette nuit. Au pire, j’aurai pu travailler dans cette chambre, mais j’avais très envie de réfléchir devant l’énigme elle-même. Je retournai à mon bagage, et en défait les différents vêtements que je pris soin de ranger dans l’armoire. Curieux de voir l’aspect la salle de bain, je me dirigeai vers elle. La porte s’ouvrit automatiquement à mon approche, et découvrit la petite pièce. Simple, une douche, un lavabo avec un miroir au dessus, et des toilettes. J’aurai parié à la présence d’une baignoire, étant donné que l’agencement était fait pour un couple, mais je m’étais trompé. Je m’approchai du lavabo, et mit de l’eau sur mon visage. Le contact du liquide frais sur la peau me fit du bien. J’observai mon reflet dans le miroir. C’était étonnant que je sois ici, à Utukku. Si on m’avait dit il y a plusieurs mois que je participerais à une équipe scientifique sur une planète au-delà des systèmes Terminus, je me serai foutu de lui, à tort. Avais-je fais le bon choix ? Difficile de revenir en arrière en tout cas. Je repensai au Commandant Shepard. Se posait-il la question ou agissait-il d’instinct ? Je suppose que j’aurai ma réponse à l’avenir, si j’arrive à comprendre ce mystérieux secret. Je sortis de la salle de bain, et m’approcha de ma sacoche. J’en sortis l’holodisque, et le plaça dans ma poche arrière. Je devais faire attention à ne pas m’assoir pour ne pas l’écraser. C’est tellement fin ces appareils… Je quittai ma chambre et referma derrière moi avec mon OmniTech, tout en me dirigeant vers le centre du laboratoire.
Plusieurs heures passèrent alors que je réfléchissais, debout, n’observant que la balise. Quelques personnes se déplaçaient encore durant cette heure. Quelques scientifiques, mais surtout des gardes. Ils ne devaient pas être nombreux. Je reconnus ce turien qui doit faire la même ronde depuis quelques heures. Je n’avais toujours pas de solution à proposer, et je sentais que cela allait être très long. J’ai pris soin de regarder autour de la balise s’il n’y avait pas une marque quelconque qui aurait pu me donner une indication. Hélas, rien du tout. La balise semblé être taillé à la perfection, et aucune inscription supplémentaire était marqué. Les prothéens auraient pu nous laisser le mode d’emploi tout de même ! Je pris différent clichés avec mon holo, au cas où je souhaitais réétudier plus tard l’objet, sans être nécessairement à coté. J’avais même observé avec les différents vues zoomés le haut de la balise, afin d’y voir une réponse, et comme pour le bas, rien de neuf. Juste cette sphère énigmatique qui tenait sur une pointe. Elle devait être bien fixée pour tenir ainsi, surtout sur cette planète, avec ses vents violents. Je m’étais ensuite intéressé à cette aura verte qui parcourait l’ensemble de la structure. J’ai demandé à un scientifique s’il avait des informations à ce sujet, mais apparemment non. Les scientifiques passèrent leurs journées à craquer un code permettant de retirer la protection virtuelle de l’appareil, sans succès. D’autres tentèrent de renforcer leurs protections, afin de tenir le coup face aux ondes qui « casse les couilles à tous le monde ». Suite à cette remarque, je n’avais pas insisté dans la conversation. Je refis le tour de l’appareil, pour m’assurer de ne rien louper. Après un dernier constat négatif, j’admis enfin que je ne trouverai pas la solution dessus. Quelle heure était-il ? Il devait être deux heures passé. Je décidais de prendre une pause à la salle de repos que j’avais visité auparavant, lors de mon arrivée. Personne dans la salle. Je me dirigeai vers l’arrière du bar, afin de me servir un verre. Il y avait différents alcools, mais un simple verre d’eau me suffisait amplement. Je posai un verre sur le bar, et me retournais vers le frigo afin de récupérer une bouteille d’eau fraiche. En posant la bouteille sur le bar, je m’aperçus alors que je n’étais plus seul. Le docteur Palmasali était arrivée, me souriant lorsque je l’aperçu. Je souriais à mon tour et lui fis remarquer son approche discrète :
« C’est que vous avez des pas de velours, mademoiselle Palmasali. Je ne vous ai pas entendu entrée. »
Elle s’installa sur un tabouret de bar, posant ses bras sur la table du meuble. Elle me regarda et me demanda d’une voix légère :
« Pouvez-vous me servir un verre, je vous prie ? »
« Bien sur. Que désirez-vous ? »
« Un verre d’eau, comme vous. »
Je sortis un second verre du dessous de bar et le plaça à coté du mien. Je pris la bouteille d’eau et déversa son contenu dans les deux récipients. J’étais étonné qu’elle soit encore éveillée. Il était très tard, et je doute qu’elle a fait une sieste comme moi aujourd’hui. Je pris mon verre et but une légère gorgée. Elle prit le sien et fit de même, le regard plongé dans ses pensées. J’observais son visage plus en détail. Sa peau était vraiment très lisse, et devait être douce au toucher. Ses iris bleus saphir, en concordance avec sa couleur naturel lui donnait beaucoup de charme. Je vis cependant quelques cernes qui dégradaient un peu la beauté de son visage. Elle tourna son regard vers moi, et rit doucement, face à la situation silencieuse que nous avions eue. Je décidais de lancer la conversation :
« Alors, comme ça, vous faites des heures sup’ ? »
« Oui… Ca fait des semaines que nous restons bloqués à un point mort, et chaque minuscule espoir que nous avons est détruit aussitôt par cette maudite balise qui déjoue toutes nos tentatives… »
Je comprends votre douleur. Moi-même, j’ai à peine commencé cette nuit, et j’ai l’impression d’avoir utilisé toutes mes cartouches. Je suis tout de même surpris de savoir que les scientifiques n’ont encore rien retiré comme information utile sur l’appareil. Dans les quelques rapports que j’avais lu à propos de balises prothéennes, aucune ne s’était tant opposé à dévoiler son contenu. C’est sur ce constat que je me disais qu’elle allait nous donner des secrets très importants, encore inconnues. Donc, on pouvait s’assurer d’or et déjà que la récompense était grande ! Mais, encore fallait-il trouver la clé. Je rassurais le docteur avec quelques paroles réconfortantes :
« Ne vous inquiétez pas. Elle va bien craquer un jour. Et puis, maintenant que je suis là, peut-être vais-je trouver la solution miracle, qui sait ? »
« Aaah, notre grand sauveur, le professeur Duggan ! Avez-vous déjà une piste qui pourrait nous mener à régler nos problèmes ? »
« Pour l’instant, non. Mais, n’oubliez pas. Je n’ai pas encore commencé mon travail. C’est à 8h que vous m’avez dit que les différentes équipes travaillaient, non ? »
Elle poussa un léger rire. Elle laissa retomber ses yeux de nouveau vers le bas, et son sourire disparut peu à peu. Elle était fatiguée, et cela jouait sur son moral. C’était évident. Tenant son verre dans les deux mains, le faisant tourner doucement, elle déclara, d’une voix faible :
« Je me demande si nous y arrivions vraiment un jour. J’ai l’impression de perdre notre temps, à l’équipe et à moi… On pourrait travailler dans tellement de projet, plus ambitieux, plus intéressant ! Au lieu de ça, on a fournit qu’un tas de paperasse signé R.A.S en bas de page… »
Je fis un pas en arrière, et m’adossai sur le meuble derrière moi. Je croisai mes bras et lui répondit :
« Croyez-moi, lorsque nous aurons découvert ses secrets, vous ne serez pas déçu. Ni votre équipe, ni vous. Les prothéens sont une espèce extraordinaire et mystérieuse à la fois. Nous en savons très peu, trop peu sur eux. La seule chose qu’on peut affirmer, c’était qu’il était incroyablement plus évolué que nous. A chaque découverte attachée au prothéens, un bond dans la technologie a été fait. Aujourd’hui, nous faisons face à un de leur héritage. Mais, comme nous ne savons pas comment il fonctionnait, nous sommes bloqués jusqu’à ce qu’on trouve. Et puis, vous avez déjà fait beaucoup de choses ! Si pour vous, vous n’avez amassé que des échecs, moi j’y vois un fait : la balise a été programmée pour empêcher tout type d’intrusion réelle ou virtuelle. C’est la première fois que je vois ce genre d’information ! D’ordinaire, les balises en dévoilent beaucoup, mais leur compréhension est très compliquée. Nous sommes face à une situation contraire. Cela ne peut vouloir dire qu’une chose : le contenu de cette balise est… »
« … Très importante. »
Je souriais lorsqu’elle termina ma phrase, en acquiesçant. Son regard tomba de nouveau vers le sol, mais cette fois-ci, je pus voir ses yeux s’agitaient plus rapidement. Elle réfléchissait activement. Je crois que j’avais réussi à lui redonner le moral. Elle se leva du tabouret et déposa son verre sur le bar. Elle me regarda, souriante, et me dit doucement :
« Merci professeur. »
Je fis une légère inclinaison à ses mots. Elle partit d’aplomb vers la sortie. Je déposai mon verre et l’arrêta dans son élan. Elle se stoppa, et se tourna vers moi, de la même manière quand elle avait quitté ma chambre. Je me rapprochai d’elle, me dirigeant également vers la sortie. Une fois à coté, je lui conseillai d’un air enjoué :
« Vous devriez vous coucher. C’est dommage de gâcher un si joli visage avec des cernes aussi marquées ! … Et puis, on réfléchit mieux la tête reposée. Suivez mon conseil, docteur Palmasali. »
Je continuais mon chemin vers le centre, sans regardais la scientifique asari. J’entendis dans mon dos un simple soupir comme réponse. Plus tard, quand j’étudiais de nouveau la balise, je vis le docteur. Elle se contenta de sourire en me voyant, et poursuivit son chemin en direction des logements. Au moins, elle m’avait écouté. Je retournais mon regard vers la structure métallique au sein de la pièce avec une question en tête : que faut-il faire pour que tu nous dévoiles tes secrets ?
Trois jours passèrent sans que la situation ne change d’un pouce. Un constat amusant à remarquer était que les employés étaient plus détendus le matin, mais, à l’inverse, le soir, ils se retrouvèrent en crise de nerf. De mon coté, je ne pouvais pas me vanter, car je n’avais aucune solution à proposer. Depuis la veille, je lisais de vieux rapports aux sujets d’expériences faites sur des ruines prothéennes, même si je ne comprenais pas l’intégralité des documents. Après tout, ma branche, c’était la culture et la civilisation de l’espèce prothéenne, et non pas la science et l’informatique. Malheureusement, les dossiers n’affirmèrent ce que je connaissais déjà. Par exemple, pour les découvertes prothéennes sur Mars, cela a été d’une facilité déconcertante pour obtenir un fragment des données. Si j’avais bien compris les notes, les connaissances étaient déjà servies, comme sur un plat. Il n’a suffit que de traduire le langage perdu, et bingo. La mission était gagnée. Pourquoi la notre se montrait donc si récalcitrante ? Je me trouvais actuellement dans le bureau du docteur Palmasali. Cette dernière était actuellement absente, ce qui ne m’avait pas empêché pas d’entrer, et de me servir de son tableau holographique. Je tenais entre les doigts un stylet électronique, qui me permettait d’interagir avec l’appareil. L’écran affichait les différents photos prisent il y a quelques jours avec mon holodisque, qui défilaient en mode diaporama. J’observais les clichés, en boucle, espérant une illumination. Au bout de quelques minutes, je mis fin aux diapositives, et lança une page vierge. J’écrivis sur la partie haute de l’écran « BP », pour désigner la balise. Je dessinai ensuite une flèche vers le bas et marqua en dessous « Echec de récolte ». Réfléchissons, réfléchissons. Posons-nous les bonnes questions pour trouver les bonnes réponses. Si nos tentatives d’études ont échoué, c’est grâce aux protections multiples que BP possèdent. C’est un cas atypique dans les recherches scientifiques prothéennes. Donc, si les prothéens ont amélioré les défenses de BP, c’était pour protéger quelque chose de relativement important. Mais, protéger de qui ? De nous ? Ce serait idiot étant donner qu’on peut trouver de multiples savoirs ancestraux très précieux, comme le fonctionnement des relais, sur la plupart des ruines survivantes du passé… A moins que la menace ne soit contemporaine aux prothéens. Si c’était le cas, nous arrivons rapidement à un cul-de-sac dans la réflexion. La disparition même des prothéens nous est totalement inconnue, et l’existence d’autres espèces aussi vieilles que les prothéens nous sont soit encore à découvrir, soit éteintes. Je pensais notamment aux rachnis, qui furent entièrement décimés par les krogans durant les guerres rachnis. M’enfin, même si ces insectes étaient encore en vie, je doutais fortement de leur coopération à propos des prothéens ! Bref, continuons. Posons-nous une nouvelle question. Pourquoi nos attaques virtuelles ont-elles toutes échouées ? Je refis une flèche à partir de mon inscription « Echec de récolte ». Si nos intrusions ne sont qu’une série d’échec, c’est que nos tentatives sont vaines, et entièrement maitrisés. C’est curieux. Malgré tout le génie que pouvait avoir les prothéens, je doutais fortement qu’ils avaient imaginé un pare-feu ultime, qui bloquerait toutes nos attaques. Cependant, l’équipe a réussi malgré tout une fois à atteindre la source d’information, et recevoir une certaine quantité de donnée grâce à un signal-appât. Si le plan a fonctionné au début, c’est que les scientifiques ont déjoué les défenses. Pourtant, une dizaine de secondes plus tard, tout a été perdu, comme si la balise avait déjoué le piège tendu. Louche cette histoire. Peut-être que BP serait en réalité autonome ? Une sorte de programme d’autogestion qui apprendrait automatiquement des expériences précédentes et arriverait à bloquer toutes intrusions ainsi. J’étais sur une bonne piste. Je le sentais bien.
« Hé ben dis donc ! C’est que vous n’êtes pas gonflé ! »
Le docteur Palmasali venait tout juste d’arriver dans son bureau. La porte se referma derrière elle dans un léger bruit. Je tournai ma tête en arrière pour l’apercevoir s’avançant vers ma direction, avec un air mécontent. Les bras fléchis, et les mains sur les hanches, elle ajouta :
« Vous auriez pu attendre d’avoir ma permission pour entrer ! »
Je me mis de nouveau face au tableau, m’excusant vaguement :
« Vous m’avez dit que si j’avais besoin de quoi que ce soit, je devais venir dans votre bureau. J’avais besoin de votre écran. »
J’entendis un soupir venant de sa part, et des bruits de pas. L’asari se dirigea derrière son bureau, afin de s’installer dans son fauteuil. Elle alluma l’ordinateur devant elle, et commença à pianoter un clavier virtuel. Apparemment, ma présence ne la dérangeait pas plus que cela. Un silence résonna dans la salle, chacun gardant ses pensées en tête, sans dévoiler ses idées à l’autre. Je continuais à griffonner plusieurs théories avec le stylet, mais j’en effaçai beaucoup aussi. Une fois bloqué dans mon analyse, et n’ajoutant rien de neuf, j’accrochais le stylet à l’endroit où je l’avais pris précédemment, et m’approchai du bureau de la chef. Tout en restant debout, j’informais le docteur de mes dernières trouvailles :
« Je ne sais pas si ce que je vais vous dire va vous aider, mais en tout cas, je pense avoir mis la main sur un élément intéressant. »
Le docteur Palmasali s’arrêta de taper, tournant son regard vers moi, intéressée. Le clavier disparut. Elle joignit ses mains, tout en posant ses bras sur la table. Une lueur d’espoir brillait dans ses yeux. J’avais bien peur de la décevoir face à mon annonce. Elle me répondit, hésitante :
« Vraiment… ? Je vous écoute. »
« Je pense que la balise est programmée pour être en partie autonome. »
« Ah bon ? Et… Qu’est-ce qui vous fait penser cela ? »
Je m’approchai de nouveau vers le tableau et lui expliquai à travers mon schéma le parcours d’idée qui amena à ma conclusion. La scientifique asari m’écouta, vivement intéressée, mais fut légèrement déçu à la fin de ma narration. Elle ne le cacha pas d’ailleurs :
« Soit, supposons que vous dites vrai. Qu’est-ce que ça change concrètement ? Nous sommes toujours dans l’incapacité de l’étudier… »
« Certes. Mais, cela voudrait dire aussi que la balise est… d’une certaine manière… consciente de son environnement. »
Un long silence passa. Le docteur Palmasali m’observait, ne sachant rire ou me prendre au sérieux. De mon coté, je regardais profondément, avec insistance la demoiselle, pour lui faire comprendre que ce n’était pas une blague. Elle plongea doucement sa tête en avant, la retenant avec ses deux mains.
« Vous vous rendez compte de ce que vous dites, professeur ? Comment pouvez-vous affirmer ne serait-ce qu’une seule seconde que cette tour soit vivante ! »
« Attention ! Je n’ai pas dit vivante ! J’ai dit consciente ! Je ne pense pas qu’il puisse avoir un être vivant à l’intérieur de cette tour, auquel cas cela deviendrait vite angoissant… »
La chef poussa un long soupir. Après quelques secondes de réflexion, elle rétorqua :
« De toute manière, j’ai demandé l’autorisation à mes supérieurs d’ouvrir la balise, afin d’y découvrir quelques choses à l’intérieur, et d’étudier les matériaux. »
Pardon ? Vous voulez détruire la balise ? La nouvelle m’ayant choqué, je pris un siège pour me poser quelques minutes. Eberlué, je m’interposais de suite au projet :
« Vous n’y pensez pas ? Vous imaginez les pertes inestimables de connaissances si nous détruisons cet artefact prothéen ? Peut-être qu’elle cache une clé permettant la compréhension de leur histoire et leur culture… »
« Nous y avons déjà réfléchi avec mon équipe. Toutes nos tentatives assistées par ordinateur ne se sont soldés que par des échecs. Nous essayerons alors d‘obtenir des résultats par un moyen différent. »
« C’est complètement stupide ! »
J’avais expulsé cette phrase sous le coup de l’énervement. Je refusais qu’on détruise une balise, un élément rare de l’archéologie prothéenne intact, avec moi dans le projet. Malheureusement, je doute fort que ma voix compte réellement dans les votes. Le docteur Palmasali, vexée par ma dernière remarque, répliqua :
« Si vous étiez plus efficace dans votre boulot, peut-être que nous n’aurions pas dû en arriver là, professeur Duggan. Maintenant, si vous n’avez plus rien à me dire, je vous prierais de bien sortir de mon bureau. »
Les derniers mots tremblaient dans sa bouche. Malgré sa douce voix, le docteur avait de l’autorité. C’était étrange de la voir en colère, et en même temps, blessant. Il existait des asari qui pouvait frémir même un krogan, mais le docteur Palmasali n’était pas ce genre d’asari. Elle était encore jeune, et sa voix ne reflétait que sa gentillesse. L’entendre criait comme ça, c’était quelque chose de pas naturelle. Je me levais du siège et sortit, sans rien ajouter. A quoi bon ? Elle avait raison. Mon utilité ici n’a pas encore été prouvé, et si ca continue ainsi, je risquerai d’avoir des problèmes. Je devais accélérer les recherches. Le temps qu’ExoGeni étudiais la demande du docteur Palmasali, cela me donnait encore quelques jours. Allez Léonard, trouve la solution !
A plusieurs milliers de kilomètres de la base scientifique d’ExoGeni, un étrange vaisseau flotte bien au-delà de l’espace concilien. L’engin avance lentement dans l’espace, sans bruit. Imposant par la taille, la coque de l’appareil semblait entièrement dénuée de marque ou d’inscription, ne laissant juste ce gris sombre du métal. A bord, aucune trace de vie n’était détectée. Aucun hublot ne semblait visible depuis l’extérieur. Cet étrange vaisseau semblait abandonné, et en même temps actif. Soudain, un son résonna dans l’appareil. C’était un message, d’une femme qui parlait, dont la voix nous ai pas inconnu. Son contenu disait clairement :
« Ici le docteur Palmasali, de l’équipe scientifique à la base d’ExoGeni situé sur la planète Utukku, secteur Ninmah, système Mulla Xul. Nous demandons l’autorisation de pratiquer des tests physiques sur la balise prothéenne. Aucun résultat étant donné à ce jour, nous souhaiterons passer à de nouvelles études qui nécessitent votre accord. Merci. Docteur Palmasali, terminé. »
A la fin de la transmission, le vaisseau s’alluma brusquement. Il pivota sur lui-même. Les réacteurs à l’arrière se mirent en route, et firent avancer l’appareil. Après plusieurs mètres, l’engin accéléra rapidement, et disparut de sa position, voyageant à plusieurs années-lumière à la seconde.
Quatre jours sont passés depuis mon arrivée à la base scientifique d’ExoGeni. Aucune avancée sur le projet n’a été réalisée depuis la dispute de la veille avec la chef scientifique asari, le docteur Palmasali. Nous n’avions toujours pas discuté de nouveau après ma sortie de son bureau. Je ne dirai pas que nous nous évitions réellement, étant tous deux très occupés, mais nous n’avions pas non plus l’envie de nous voir aussitôt. Les grandes pontes n’avaient toujours pas répondu à la demande effrayante du docteur, à mon plus grand bonheur. Depuis son annonce, j’avais doublé ma façon de travailler, espérant trouver la solution remède avant d’en venir au marteau et le burin. Je ne me souvenais pas d’avoir dormi cette nuit. Plongé dans mes recherches, j’ai du faire une nuit blanche. Ce n’était pas très grave, car je n’avais pas un manque de sommeil qui aurait pu nuire à mon travail. J’étais assis sur un siège dans une allée, non loin du centre de la base. Je travaillais activement sur un holodisque, cherchant tout et n’importe quoi, en quête d’un indice qui m’aurait permis de trouver la solution, sans grand succès. Je soufflai un bon coup, jetant ma tablette à coté de moi. Je commençais à saturer, et le poids du temps se jouant contre moi devenait de plus en plus lourd à chaque minute qui passa. Je reposai ma tête dans le creux de ma main, observant le mouvement de foule. Un garde défilait devant moi, la marche rapide. Deux scientifiques galariens, discutant d’un autre projet d’ExoGeni mis en place sur une autre planète. Une asari parlant dans son OmniTech, dont je ne pus entendre la conversation. Un second garde arrivant dans le sens inverse trottina, sans prêter attention à ce qui se passait autour de lui. L’équipe de sécurité semblait être occupé.
« Bonjour professeur. »
Je tournai mon visage vers la personne qui m’avait accosté. Je reconnus la voix facilement. Il s’agissait du docteur Palmasali, installée juste à coté de moi. Je ne la savais pas si proche, et fut surpris de la voir que j’eus un léger mouvement de recul. Elle baissa ses yeux, tenant dans ses mains mon holodisque. Elle eut une voix hésitante :
« Excusez-moi si je vous ai paru impoli hier… J’étais… J’étais contrariée par toute cette histoire… Et… »
« Ne vous en faites pas. Je comprends la réaction que vous avez eue. »
Elle me fit un léger sourire, rassurée. Elle alluma mon appareil et commença à lire mes différentes notes et recherches. Je suppose que je ne pouvais pas râler, étant donné que j’avais moi-même utilisé son tableau holographique dans son bureau la veille. J’observais de nouveau les gens passant dans le couloir tandis qu’elle lisait les données. Je vis cette fois-ci deux hommes armés de la sécurité, un humain et un turien, courir rapidement. C’était étrange cette soudaine activité des gardes. Je fis remarquer ma pensée à la demoiselle à coté :
« Les gardes sont nerveux ce matin, non ? »
Elle leva doucement la tête pour apercevoir les deux hommes s’éloigner au loin, au fond du couloir. Elle ajouta alors, sans être alarmiste :
« Oui. Apparemment, il y a un problème de sécurité. Nos systèmes de défense ne s’activent plus. Rien de bien méchant. »
La manière si posée qu’elle annonça que nous étions vulnérable m’inquiéta. Comment pouvait-on rester si calme alors que notre système de défense était en position OFF ? M’enfin, je suppose que cela devait arriver plus souvent que je ne le pense. Et puis, ce n’était pas comme si on allait être envahi. La base d’ExoGeni était tenue secrète de tous. Personne n’avait conscience de son existence, ni même de la balise. On ne courrait aucun risque. Le docteur Palmasali me rendit ma tablette, constatant ma misère en nouveauté.
« Rien de neuf à ce que je vois. »
« Et non… Je dois louper forcément quelque chose dans cette histoire. »
« Vous avez repensé au message laissé par la balise ? »
Quel message ? Voulait-elle parler de cette soi-disant phrase affiché sur un écran « L’accès au savoir ne peut être forcé par la technologie. Seul l’être de chair accédera aux connaissances par acte de nature » ? J’avoue de ne pas m’être réellement intéressé. Déjà, cela me paraissait absurde que la balise puisse interagir avec nous. Mais, maintenant, en y réfléchissant, c’était peut-être possible. La veille, j’avais montré que la balise avait conscience de son environnement… Dans ce cas, pourquoi pas. Mais, le message était déjà traduit. Ca ne pouvait qu’être un canular d’un scientifique. Et puis, même en s’appuyant plus sur la signification du message, que dire ? A part insinuer que nous n’y arriverons jamais, je ne voyais pas tellement à quoi d’autre il pourrait servir. La dernière phrase par contre présentait son lot de mystère. Il semblerait que le contenu de cette balise soit destiné à quelqu’un en particulier. L’élu ! Non, je ne pense pas que c’était ça. Pourquoi autant défendre la balise pour une personne qui est peut-être déjà morte ? Agir par acte de nature. C’est beau, mais surtout vague. Ceci dit, il fallait effectivement que je travaille plus la question à ce sujet, plutôt que de le laisser sur le coté comme j’ai pu faire plusieurs jours auparavant. Un turien de la sécurité interrompit mon fil de pensée, s’adressant au docteur :
« Excusez-moi, docteur Palmasali, vous devriez venir voir dans la salle de sécurité. Il y a… un problème. »
La scientifique asari, étonné, se leva aussitôt et suivit le turien. Elle se retourna brièvement vers moi, et m’adressa une dernière fois rapidement la parole :
« Ca doit être trois fois rien. Continuez vos recherches professeur, je vous retrouverai plus tard dans la journée ! »
Je la laissai s’éloigner avec le garde de la sécurité. Il y avait des choses louches pour sur aujourd’hui. Je décidai à mon tour de me lever, et de retourner à mon endroit habituel, c'est-à-dire devant la balise. Je repensais au message que le docteur m’avait remis en tête, et particulièrement la fin. « Seul un être de chair accédera aux connaissances ». Un être de chair. Quelque chose de vivant donc. Une espèce particulière ? Un prothéen ? Ou alors, l’énigme englobait n’importe quel être vivant, tant que ce ne soit pas une I.A. « Par acte de nature ». Un acte de nature… Devions-nous planter une pousse au pied de la balise ? Non, c’était débile. La balise a longtemps été dans une forêt, elle aurait été déjà ouverte depuis longtemps. A moins que par acte de nature, il est sous-entendu un acte naturel fait par un être de chair. Mais quel acte ? Voyons voir. Cela devait être un acte à la fois universel, et indispensable pour toutes les espèces, si on considère que « l’être de chair » désigne les êtres vivants. Boire ? Manger ? Uriner ? Je me voyais très mal m’approcher de la balise et y déposait mes rejets naturels ! Surtout que tous le monde m’aurait prit pour un fou ! Non, cela devait être plus beau. Plus morale. Plus… naturel. A ce moment là, la réponse est apparue claire comme de l’eau de roche. Cela ne pouvait être que ça ! J’étais sur de moi. Si le message provenait vraiment de la balise prothéenne, alors, j’avais la solution. Je ne pus cacher un sourire sur mes lèvres. Enfin, du neuf ! Je me retournais rapidement et me dirigeai vers le bureau de sécurité de la base rejoindre le docteur Palmasali lorsqu’il eut soudain une puissante explosion. Le sol trembla brutalement, et je fus renversé au sol. Les lumières s’éteignirent tout à coup. Quelques secondes après, les alarmes se mirent en route, avec leur bruit perçant et leur lumière rouge. Les scientifiques autour de moi paniquèrent, et ce fut le chaos. La base était attaquée.
PS : Je rassure le monde. J'ai demandé à un modo pour avoir l'autorisation et l'endroit où le poster. Merci :)
Bien sympa se début d'histoire. Je te souhaite bien du courage pour continuez ton histoire et attention a la terreur de la page blanche ! ;D
J'espère que tu va continuer que je puisse continuer a te lire.
Merci :)
Ben écoute, je suis bien motivé en tout cas, et ces prochains temps, je risque d'avoir assez le temps, donc, il devrait bien avoir une suite x')
HistoriaGames
Heureux de le lire ! Je passerais de temps a autre pour voir si la suite est là. ;)
D'ailleurs, c'est quand qu'elle ouvre la section "fan art" avec toute les fanfic, fanart ou même fan film de la communauté, vue que là ta fan fic est noyer dans la masse, c'est pas terrible :/
L'importance, c'est que je peux la poster ^^
Et, si le topic a de l'activité, il sera remonté en tête régulièrement (:
La section viendra en temps voulu, je ne doute pas que le Hooper fouette régulièrement Lemartialou =p
HistoriaGames
T'as du courage Orotchi ! J'aime ça ! :p xd
Blague a part, continue comme ça !
Merci x')
HistoriaGames
Ouais je t'encourage de tout cœur car il s'avère que j'écris également une fanfic (mais qui ne touche absolument pas au domaine des jeux video, j'ai crée l'univers par moi même :p)
Pour l'instant je ne la poste pas, j'attends simplement de la peaufiner, après, si elle plait, je tenterais sûrement de la publier. :p
Bref, j'arrête de parler de ma fanfic, ici c'est pour la tienne (dont j'aime beaucoup le début ) :p xd
A Orotchi :
Il existe un topic sur les Fanfiction =)
http://www.hooper.fr/forums/freestyle/regroupement-de-fan-fiction
Ma chaine Youtube, Let's Play et autre
https://www.youtube.com/channel/UCMsdpaMEv3HZzJoKBupznAQ
Agent O => Ne t'inquiète pas. Ce n'est pas la première fois que j'écris. ;)
Only human => Merci de l'info, Dudu m'en avait parlé. Toutefois, il m'avait conseillé que si ma fan fiction était assez longue, je pouvais créer un tout topic. J'avoue que pour le moment, il n'y a pas grand chose, mais le premier post va vite se remplir avec les futurs chapitres, d'où la création d'un nouveau sujet (:
HistoriaGames