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Le Jeu vidéo, un art ?

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Re: Le Jeu vidéo, un art ?

L'Ethique de Spinoza est pas vraiment agréable à lire, Kant et ses critiques à côté c'est du conte pour enfant :p

D'ailleurs Orange Mécanique a vraiment pour moi l'allure d'un conte philosophique sous la forme d'un récit initiatique, un peu comme Candide sauf que le héros constitue un personnage conceptuel radicalement opposé.
En compagnie de notre Alex adoré l'on fait la rencontre successive de toute les institutions et autres machines culturelles ayant pour ambition d'inhiber "la nature humaine", les traitements abusifs de la société et l'art se posant dès lors comme les éléments de réelle influence sur l'homme, même si elle n'est que superficielle pour le premier élément (puisque forcé).
"A-t-on remarqué que la musique rend l’esprit libre ? qu’elle donne des ailes à la pensée ?" Nietzsche à propos de Bizet.
L'art non pas comme un catalyseur de violence mais comme une libératrice de la pensée, cette dernière étant dans le cas d'Alex un pensée pure de toute conscience morale, celle là même que la religion et l'autoritarisme (toujours au travers de personnages conceptuels) essayent d'inculquer au sauvage qu'est Alex.
L'impact de la science, dans une société intelligente et inhumaine, comme liberticide de la pensée (et par là même du libre-arbitre), c'est là je pense que se situe toute la puissance de l'image qu'est l'usage de la méthode scientifique provoquant directement le dégout de la 9ième de Bethov.
Je ne dis pas que c'est un critique de la science en tant que telle mais plus une satire de la société moderne qui par apparence parait plus "gentil" que l'autoritarisme mais dont les méthodes redoublent d'inhumanité, souvent par utilisation abusive de la science.
Il y aurait plein d'autres trucs à dire, notamment sur la seconde partie du film, mais je vais pas m'étaler c'est pas le sujet.
Et oui j'ai moi aussi trouvé ça très intéressant le contraste entre l'acte et la musique dans ce film, plus qu'un plaisir c'est un sentiment de liberté qui nous est offert, ce qui peut entrainé un sentiment de culpabilité vu que de cette manière l'on se rend complice des actes monstrueux d'Alex et ses droogies.

Edité par the_gobie le 06/02/2012 - 23:17
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Re: Le Jeu vidéo, un art ?

Que dire de plus, or mis peut être que l'on pars dans un beau HS.
Sinon très intéressant ta réaction, très bien rédigé aussi x)

Les papillons sont éphémères c'est sans doute le plus beau jour de leurs vies.

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Re: Le Jeu vidéo, un art ?

Plus que liberticide, je parlerais de science castratrice. Car avant de voir dans ce film une idée de privation de liberté, j'en retiens surtout la peinture peu glorieuse d'une société qui s'efforce de façon absurde d'extirper la nature humaine de l'humain lui même. Alex ne devient véritablement une "orange mécanique" qu'après cette expérience proche de la torture alors que jusque là, c'est sous son attitude déviante et violente qu'il était présenté comme un parasite.
Par ailleurs, l'expérience représente elle même en quelque sorte le conformisme social sous toute sa brutalité et son caractère arbitraire. Si Alex se retrouve poussé à haïr la neuvième symphonie, c'est aussi pour souligner le non fondement de l'expérience et des dogmes sociaux en général.
Sans compter qu'un autre caractère du film me force à insister sur la nature humaine : la punition et la récompense; l'idée de justice qui se dégage du film. Une fois qu'Alex est transformé en "bon sauvage" (Je trouve utile de mettre en opposition l'idée de la nature humaine selon Rousseau et l'opinion de Hobbes en interprétant certains passages.), il se retrouve les crocs limés face à ses anciennes victimes et proches qui se vengent d'une part, mais profitent purement et simplement de la faiblesse du héros d'autre part. Ici, j'ai un peu pensé à l'anneau de Gygès; être égoïste, malveillant et violent en toute impunité. Au final, un fois "réparé", Alex se retrouve récompensé par ses mêmes bourreaux à l'hôpital (le politicien qui lui file littéralement la béquée). Comme pour dénoncer une société schizophrène, guidée par une morale inflexible et arbitraire, mais toujours victime de relents d'humanité.

Je vois l'homme dans ce film comme un animal se reniant car substituant la violence à la morale. Une violence omniprésente dans le film et faisant toujours office de police, d'une façon ou d'une autre. Seule la brutalité d'Alex lui permet d'anticiper une rébellion de ses droogies, la science ensuite contraint ce dernier par torture puis, ironiquement, c'est la religion qui menace le prêtre. Le même prêtre parlant de choix.
Au final, l'homme est bestial mais il l'est moins sous la menace d'une brute le dominant, laissant ainsi Alex seul agitateur au milieu des regards jugeurs. Individu privé de tout sens moral, car avant tout privé de la crainte d'une force lui étant supérieure.

Edité par Tommy Vercetti le 07/02/2012 - 06:39
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Re: Le Jeu vidéo, un art ?

Citation:
Une violence omniprésente dans le film et faisant toujours office de police

? je te suis plus là

Citation:
Seule la brutalité d'Alex lui permet d'anticiper une rébellion de ses droogies

Là non plus.

Citation:

Si Alex se retrouve poussé à haïr la neuvième symphonie, c'est aussi pour souligner le non fondement de l'expérience et des dogmes sociaux en général.

Tu dois mal te rappeler du film...

Désolé quelques points sur lesquelles je reste encore d'accord, mais le reste soit je ne vois pas le rapport avec le film, soit c'est incohérent.

Je sais même pas au final quelle est ton point de vue.

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Re: Le Jeu vidéo, un art ?

1/ Les personnages mis en scène sont conditionnés ou contraints par la violence. On s'aperçoit que sous couvert de la morale, de la justice ou du plaisir égoïste, toutes les intentions ou convictions prétendues mènent à des actes violents. Je parle de police car les individus présentés comme non déviants (la plupart des personnes confrontées à Alex) agissent dans le sens de la loi ou de la morale finalement par conformisme, soumission à un modèle ou par crainte de représailles. Il ne faut pas s'attendre à ce que j'explique ce point de façon scientifique et parfaitement claire :p mais en gros, les confrontations opposant Alex (incapable de se défendre) à ses anciennes victimes montrent l'homme tel qu'il est une fois sûr qu'il peut répondre à ses pulsions en toute impunité.

2/ Seule la brutalité d'Alex lui permet effectivement d'éviter une "mutinerie" de ses droogies qui contestent son autorité lors d'une scène. Là encore, ce n'est pas la raison qui motive l’obéissance des compagnons d'Alex, mais bien la crainte qu'ils ressentent vis à vis de ce dernier qui n'hésite pas à les rosser au moindre signe de protestation.

3/ L'expérience rend la neuvième symphonie inaudible à Alex, qui pourtant la chérit plus que toute chose. Même, cette œuvre peut être considérée comme la preuve de la sensibilité d'Alex, d'un aspect plus louable de sa personnalité. Or, cette sensibilité artistique se fait réprimer en même temps que ses pulsions de violence. Comme pour dénoncer une société réprimant et bridant sa propre humanité, bonne et mauvaise, par tous les moyens(censure, justice vengeresse,...)dans l'intérêt d'un ordre et d'une morale nous échappant humainement par leur inflexibilité et leur caractère aseptique.

Bon, en me relisant j'ai l'impression d'avoir écrit n'importe quoi (J'entends déjà : "C'est parce que t'écris n'importe quoi !"). Car j'ai évoqué deux thèmes en même temps et n'ai pas pris le temps de les distinguer. Il y a d'une part la société liberticide, aliénante, aseptisée au possible représentée avant tout par l'expérience scientifique. Puis la violence inhérente à l'homme, très présente dans la seconde partie du film et qui définit en quelque sorte la nature humaine.
Bref, je pense que ce film ne traite pas uniquement de libre arbitre et qu'on y dénote une certaine idée de la nature humaine. Toujours incohérent ?

Edité par Tommy Vercetti le 07/02/2012 - 21:00
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Re: Le Jeu vidéo, un art ?

Non c'est très claire maintenant, merci.

Or mis peut être; le fais que Alex a évité la "mutinerie" une fois, mais il s'est pris le revers de la médaille.
Même si j'avoue que ses droogies n'avaient pas cette intention au début, car ils ne sont pas vraiment partant pour qu'il parte chez "la femme au chat", alex malgré son brillant esprit n'a pas sur tenir ses droogies.

Sinon merci d'avoir pris le temps de rééditer ton message.

Edité par piou le 07/02/2012 - 21:15

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Re: Le Jeu vidéo, un art ?

Évidemment qu'Alex finit par se faire trahir. Son ascendant sur ses droogies étant l'unique raison à leur soumission, son règne était menacé par le moindre avantage dont ces derniers auraient pu profiter.

Sinon, tout le plaisir fut pour moi. Cela m'a permis de développer mon interprétation du film.

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Re: Le Jeu vidéo, un art ?

Plus personne ? -__-
Je me sens obligé de relancer les hostilités.

Le jeu vidéo n'est PAS un art car l'Art connait invariablement des mouvements. Renaissance, cubisme, réalisme, impressionnisme pour la peinture. Classique, Jazz, Blues, Folk, Rock, Indie pour la musique. Romantisme, Naturalisme, Absurde, Existentialisme pour la littérature.
Le jeu vidéo n'a, lui, qu'une évolution suivant les progrès techniques. Les rares œuvres atypiques germant de façon disparate sans jamais se distinguer ou se regrouper dans ce qu'on pourrait voir comme un courant.

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Re: Le Jeu vidéo, un art ?

Que penses tu du cinéma en 3d ou hd alors?

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Re: Le Jeu vidéo, un art ?

Non, ça c'est du gadget. Ça n'influence pas le contenu des films. En tout cas, des vrais films. L'évolution cinématographique se retrouve aussi dans des courants; film noir, téléphones blancs, nouvelle vague...

Puis j'essaie de rouvrir le débat qui a un peu clamsé. J'attends de voir les réactions.