@ Dark Personnality : Le son de synthèse (pour le thème d’ouverture de Policenauts) imitant une voix humaine chantée, et issu probablement de l’ancestrale banque de sons MIDI GM, m’a rappelé un autre jeu que j’avais sur Amiga, L’Arche du Captain Blood, qui utilisait pour l’écran-titre un extrait du morceau Ethnicolor de Zoolook, le dernier album marquant de JM Jarre, à mon sens, avec Oxygène, Équinoxe et Les Chants Magnétiques. Le concept et l’originalité de cet album, Jarre avait bossé avec un ethnologue afin de se constituer une sonothèque de voix venant de peuplades du monde entier. Après quoi, il avait sélectionné les phrases qui le touchaient le plus, puis les avait intégrées et traitées dans la Rolls du sampleur de l’époque (1984), le Fairlight, une machine qui comprenait un clavier-piano (voire deux), une unité centrale, un moniteur monochrome avec clavier Azerty et crayon optique. Cet ordinateur-instrument coûtait un bras. Laurie Anderson, Kate Bush, Peter Gabriel, Art of Noise, Yello, entres autres, l’ont utilisé, mais jamais le Fairlight n’a été aussi bien exploité que dans Zoolook, Jarre l’a poussé au maximum de ses capacités.
Le Fairlight CMI ▼▲
Du coup, je mets sous balise le morceau en question. De 7:00 à 7:45, on entend la cellule qu’avaient choisie les dévs pour l’écran-titre de Captain Blood. Si certains d’entre vous n’ont jamais écouté Ethnicolor en entier, y a vraiment des passages qui donnent le frisson. Rien que le barrissement du début, suivi du sample de voix féminine jouant le thème mélodique à 1:29, donne le ton ; ou encore, à 5:10, après la grosse pièce de viande wagnérienne, la retombée sur cette ambiance animalière nocturne en arrière-plan, mêlée aux nappes de synthé à la Oxygène, peut-être l’endroit où les samples de voix indigènes sont les plus émouvants.
Ethnicolor ▼▲
@ Doki : Merci pour cette splendide ballade du poor lonesome cowboy. Max Richter a encore assuré. Entre ses OST et ses oeuvres persos, le mec prolifère sans déchets. Il vit un vrai moment de grâce. Pourvou que ça doure !
@ Chuck Chan : T’as mis le feu avec les Strokes ! Allez, one more !
The Strokes ▼▲
@ Poupi : Après l’entrée en matière des percus (sur le Mancini), quand se posent les cordes à 0:20, et qu’elles répètent deux fois ce qu’elles ont à dire, tout est dit. Et on a beau réécouter 10, 20, 30 fois ce passage, à chaque fois, chair de poule. On est dans la sophistication la plus pure et idyllique. Merci à toi pour ce shoot de morphine. Cela rappelle le morceau Shadow of Love de Les Baxter, notamment l’envolée des cordes à 1:45, mais avec la griffe Mancini en moins. Pas la même classe, quoi :
Les Baxter - Shadow of Love ▼▲
@ manu : Trop linéaire ? Oui, pas faux. Mais sans vouloir justifier la démarche de Funeral Suits, c’est en adéquation avec les paroles : « Teach me how to feel and how to scream and recreate (...) Oh I’m a machine. I’m a machine. I’m a machine that sends the color to your head. I’m a machine that sends the colour to your heart. I’m a machine that sends the colour to you. » D’où l’aspect machinique. Ceci dit, je conçois parfaitement que la linéarité musicale puisse laisser froid. C’est le risque. Et les paroles n’excusent en rien ce ressenti. Pas de blème, manu.
@ Trikounet : Euh... justement, trop linéaire le morceau de Pénitence Onirique.;-)
Ah ouais ! C’est NETTEMENT pas le même niveau. Tu nous as mis là une de ces machineries qui sert à mesurer le taux intime de mélancolie, les intermittences du cœur, les mouvements du sang. Le son des guitares est ciselé. Défait et lunaire, à travers les brumes, le chanteur essaie de prendre congé de ce climat tumultueux, du moins c’est ainsi qu’on peut interpréter les belles phases de repos instrumentales ; il veut renaître à une autre vie, une vie où il pourrait exister selon le roman qu’il s’est inventé, mais il retourne dans la tourmente, s’acharne, lutte en hurlant ‒ quoi ? Un désamour obstiné ? Le malaise d’un homme qui n’est pas lui, avec qui il voudrait rompre, mais auquel il ressemble de plus en plus ? En tout cas il se bat. Et, en apprenant à haïr ce double, on se demande quelle part obscure de lui-même il va ensevelir à la prochaine halte. Bientôt l’orage aura raison de lui. Brumes et pluies. Goût du naufrage. Affinités puissantes avec la nuit, les nuits sans lune, ces nuits où l’on croit se heurter à des rivaux en face desquels on se sent désarmé et qui ne sont autres que nos propres fantômes.
Merci, Trikounet, pour ce morceau. Les guitares, encore une fois, sont superbes ! L’ingé-son a peut-être mis un poil trop de reverb sur la caisse claire (elle sonne « live », un peu en dehors du mix), mais c’est vraiment détail, une compo comme celle-là met au tapis l’auditeur chichiteux, lui fait fermer sa mouille et le renvoie au vestiaire. De la belle ouvrage. Encore merci à toi. :-)
J'avais besoin d'un p'tit coup de boost :
Black metöl :
@Depakote J'aime bien mais c'est un poil trop "linéaire" je trouve^^
L'Avis du Hooper
Ahah Trikou, y'a des lignes excellentes !
@ Chuck Chan : T’as mis le feu avec les Strokes ! Allez, one more !
@ Trikounet : Euh... justement, trop linéaire le morceau de Pénitence Onirique.;-)
We are strangers
With familiar faces
@Depakote : linéaire ? Boarf, ça reste un truc de plus dans la grande famille du black. Mais c'est cool je trouve.
Sinon j'ai ça :