[Saga] Phantasy Star

Très belle série, les Phantasy Star... classiques (pas fait les Online), j'ai enchaîné les quatre à la suite dans l'ordre il y a deux ans.


Phantasy Star sur Master System: j'ai adoré l'ambiance, ce côté 8 bits qui a un certain charme, le fait que le jeu soit assez ouvert avec pas mal où on peut aller à des endroits dans le désordre (même si le niveau des ennemis donne implicitement l'ordre optimal des choses), le fait qu'il faut se démerder pour trouver son chemin. Les donjons en vue subjective sont géniaux par leur côté labyrinthique, qui incite le joueur à dessiner sa propre carte sur un papier petits carreaux: étant donné que le personnage avance pas à pas, que les couleurs font toujours un "pas" de largeur, alors chaque pas correspond à un côté de petit carreau, donc il est possible de faire facilement une carte bien proportionnée. Le truc aussi, c'est qu'il y a plusieurs étages, il y a des trappes qui nous font tomber, donc il faut aussi faire des correspondances entre les étages, j'ai trouvé ça génial. Et déjà le premier épisode pose les bases de la série, avec des objets qui seront d'ailleurs pas mal repris dans le IV. On a quand même des clins d'oeil à Star Wars (certains autochtones de la planète désertique) et aussi à Dune (genre, les vers géants de sable). On aura seulement quatre personnages du début à la fin: l'héroïne Alis (ça c'était un événement à l'époque je suppose), le guerrier Odin, le chat Myau et le magicien Noah. Déjà, le jeu initie les archétypes de personnages qu'on aura dans notre équipe: le héros armé d'une épée, le gros bourrin avec son blaster, le personnage plus "félin" qui attaque avec ses griffes, et le magicien de service. Dans tous les Phantasy Star, on retrouvera ces quatre archétypes de combattants.

Le jeu s'organise vraiment en trois parties: d'abord une première partie introductive et linéaire où l'héroïne Alis d'abord seule devra recruter les trois autres membres de son équipe et obtenir un vaisseau spatial, puis une deuxième partie complètement ouverte où on devra faire plein de donjons sur les trois planètes pour trouver tous les équipements ultimes et les artefacts pour accéder au Air Castle, et enfin la troisième et dernière partie où on devra faire un long chemin tortueux et labyrinthique pour accéder au Air Castle, défaire le seigneur Lassic (mais aussi celui qui est derrière lui) et ramener la paix au système d'Algo. Les personnages sont simplistes, mais il y aura quand même le magicien Noah qui aura son importance dans le reste de la série où on réentendra parler de lui. On aura aussi à disposition des véhicules, dont le Landmaster, pour accéder à des endroits autrement inaccessibles sur les trois planètes. Bref, le début d'une légende et d'une série, ce jeu, série aussi vieille que Final Fantasy!



Phantasy Star II sur Megadrive: mon préféré finalement. C'est à partir de là que la série s'envole, que l'univers de la série se définit. Alors que le premier était beaucoup plus heroic-fantasy que SF, la tendance s'est inversé dans le 2 qui est beaucoup plus SF, le jeu commençant sur la planète Motavia qui est méconnaissable: à l'origine désertique dans le 1, elle est maintenant devenue verte grâce à des technologie de contrôle du climat et de contrôle génétique. L'histoire se complexifie, évolue, avec des moments forts catastrophiques, un pessimisme de plus en plus présent, jusqu'à une fin surprenante et percutante qui ne relève pas du happy-end. Un scénario fort qui détonne pour un jeu de 1989, en avance sur son temps (juste avant Final Fantasy IV), mais les personnages sont malheureusement assez vides (et rejoignent l'équipe uniquement en passant dans la maison du héros Rolf). Il y aura des références au premier Phantasy Star: le cauchemar du héros qui montre l'héroïne Alis du premier volet, on verra des chats comme Myau de PS I, on réentendra parler de Noah aussi. La bande-son est excellente également, avec des thèmes forts comme ceux des boss.

Quant aux donjons, c'est un gros donjon: on n'est plus en vue subjective, mais les donjons sont retors, très labyrinthiques, impossibles à faire sans carte. Pas pour rien que des plans étaient fournis dans le jeu chez nous. Mais comme j'étais fou, j'ai fait tous les donjons sans plan, ou plutôt c'est moi-même qui ai dessiné tous les plans des donjons! Ca a marché, j'ai trouvé ça amusant, j'ai vu comment les donjons étaient aboutis, où il faut faire les correspondances entre les étages car on doit souvent les étages ont plusieurs escaliers ou ascenseurs et on nous demande d'alterner entre les étages pour avancer. Ce jeu, c'est une sorte de "Survival-RPG": c'est très labyrinthique, les ennemis peuvent être dangereux. Mais ce n'est pas non plus si horrible que ça: faut juste jouer la carte de la prudence, prévoir des objets de soin pour économiser la magie contre les ennemis les plus dangereux, avoir un équipement optimal, ouvrir tous les coffres, avoir des objets pour se téléporter dans les villes. Si on avance dans l'optique de ne pas faire les donjons en une seule fois et si on joue avec un plan, c'est beaucoup plus simple qu'on le croirait au départ, sachant qu'en plus 90% des donjons n'ont pas de boss: il n'y a que trois boss dans le jeu (bon, quatre mais un qui ne compte pas où on est obligé de perdre après avoir résisté un moment), dont deux répartis dans le donjon final, donc ça met moins la pression au joueur (par contre dans le IV, on aura des boss à chaque donjon). D'ailleurs, le boss Dark Force est horrible, car le combat est trop hasardeux (soit on ne peut rien faire, soit on y arrive). Et puis, après un moment, quand on recrute la voleuse, on peut voler un objet dans le QG pour sauvegarder où on veut quand on veut, ce qui facilite la tâche aussi.

Dommage par contre que le jeu ait presque zappé les voyages interplanétaires: il n'y a plus que deux planètes au lieu de trois, et on ne fait plus d'aller-retour car une fois la planète Motavia achevée on ne nous demande plus d'y revenir car tout le reste du jeu se passera sur Dezoris. D'ailleurs, Dezoris marquera un petit retour de l'aspect heroic-fantasy et de la magie, normal vu que la planète a toujours été à part dans le système, assez reculée, au climat très froid et hostile. D'ailleurs, sadisme des développeurs: le spatioport de Dezoris n'est rien d'autre qu'un gros donjon labyrinthique, sans auberge ni rien, avec des ennemis, des coffres, plusieurs sorties différentes menant à des endroits différents de l'overworld menant aux villages! Bref, un grand RPG, mon préféré de la série Phantasy Star.



Phantasy Star III, malheureusement le plus faible de la série, pas à cause de ses différences au niveau de l'ambiance, mais à cause de problèmes de finition. Une ambiance médiévale surprenante, qui cache finalement un très beau thème de science-fiction quand la nature du monde où on se trouve nous est révélée. La meilleure bande-son de la série également (sauf le thème d'intro des combats), avec en plus un thème d'overworld où des instruments sont rajoutés au fur et à mesure que des gens rejoignent notre équipe, et une musique de combat qui change: normale quand c'est normal, enjouée quand on mène la danse, et sombre quand on se fait malmener par les ennemis, comme dans les combats de Skies of Arcadia en fait. Le système générationnel est une bonne idée, qui nous fait vivre une aventure sur plusieurs décennies. Malheureusement, il y a de gros défauts. Déjà, il y a des trous scénaristiques (genre, le comportement de Lyle est illogique dans la première génération), avec une troisième génération trop semblable (pour ne pas dire identique) entre les quatre petits-enfants possibles. Jeu assez austère également, pas super beau. Trop de distances à parcourir alors qu'on se déplace aussi lentement que dans Phantasy Star 2. Un système de combat trop simpliste, où on doit maintenant spammer le bouton d'action, alors qu'on avait un semi-automatisme et un début de macro dans le 2. Aussi des donjons devenus trop simplistes, ils sont loin les donjons complexes et labyrinthiques des deux premiers volets. Mais reste comme j'ai dit une excellente ambiance, assez triste, un jeu facile (c'est le Phantasy Star le plus facile de la série, à défaut d'être le plus accessible comme le IV), un système générationnel qui reste sympa, et un bon scénario en somme malgré des "trous".


Phantasy Star IV: le dernier de la série. L'épisode de la conclusion, l'épisode un peu "best-of" aussi, avec plein de références au 1 et au 2. Surtout au 1 en fait je dirais, il y a moins de références au 2. Déjà, l'univers du jeu ressemble beaucoup plus au 1, car c'est à nouveau plus heroic-fantasy que SF... ce qui est normal compte tenu de ce qui s'est passé à la fin de Phantasy Star 2 qui était le début d'une ère de régression (donc pas étonnant que la planète Motavia soit redevenue désertique). Mais peu à peu, on va découvrir les ruines high-tech de la civilisation perdue, l'aspect SF va être de plus en plus présente, j'ai bien aimé. Il y aura beaucoup d'artefacts issus de Phantasy Star 1. On ressemble aussi les donjons facultatifs qui avaient disparu dans le 2 et le 3. Le jeu remet aussi en avant le voyage entre les planètes, qui s'était beaucoup atténué dans Phantasy Star 2. Nouveauté aussi: on peut maintenant combattre en véhicule, avec une vue spéciale et des attaques liées au véhicule (Landmaster en général). C'est l'épisode qui a le système de combat le plus élaboré, ça c'est sûr, et de loin: maintenant on a des skills, la magie est plus importante (y compris des magies de buff et de debuff), et aussi il y a des techniques multi-personnages à débloquer (comme dans Chrono Trigger).

Dommage, les donjons restent trop classiques, on est loin de l'aboutissement des donjons de Phantasy Star 1 et 2 au niveau architecture et labyrinthe. Par contre, cette fois le jeu est bourré de boss, à chaque donjon, donc maintenant il faut faire gaffe dans les donjons (surtout qu'il n'y a pas de points de sauvegarde avant un boss, mais on peut toujours se téléporter dehors). Le jeu introduit une petite guilde qui débloque des quêtes annexes et des donjons et boss facultatifs. Autrement, le scénario est le plus rythmé de la série, on aura des "cinématiques" en images fixes bien mises en scène pour les moments forts du jeu, les personnages sont plus fouillés que dans tous les autres volets: on voit vraiment qu'on est entré dans l'ère moderne des RPG 16 bits, ce n'est plus comme avant. Par contre, c'est bourré de références aux précédents volets (même au 3 en fait!), on comprend quand même l'histoire mais on échappe malgré tout à beaucoup de choses si on ne connaît pas ces références. De plus, on pourra recruter beaucoup de personnages, y compris des natifs de Motavia et de Dezoris (chose qui n'était pas possible dans les autres volets), toujours réunis autour du héros Chaz. C'est l'épisode de la conclusion comme je l'ai dit, où on va enfin savoir ce qu'est l'entité Dark Force, pourquoi elle revient tout le temps et comment ils vont en venir à bout une bonne fois pour toute. Un excellent épisode qui conclut la tétralogie.



Voilà, c'était ma "petite" rétrospective de la série. :)

Rudolf, je sais que tu aimes bien les pavés, mais si tu pouvais aérer un peu, on respirerait plus. :)

Voilà, texte aéré maintenant, on m'a appris qu'il fallait taper sur espace sur une ligne vide afin de pouvoir sauter plus d'une ligne!